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Pages nomades (JEA / DR).
Après Dominique Hasselmann,
Tania,
Clopine,
Zoé Lucider
et Frasby
Anita et la pêche à la baleine...
Voilà qui se produit une fois tous les quinze jours ou toutes les trois semaines, à ce rythme-là, on ne compte plus.
Bref, "on" frappe à la porte. Sans donner sa chance à la cloche italienne, délaissant à celle-ci le vent pour qu'elle ne périsse pas d'ennui.
Bref, branle-bas de combat. Tout le monde sur le pont. "On" a frappé sur les verres dépolis de la porte. Vite, l'air de presque rien, un coup d'oeil par l'une des fenêtres de guingois. Ah, un camping-car. Comme une baleine blanche échouée en bordure de la route-plage qui traverse le hameau.
Donc des vacanciers égarés (banalité, si pas spécialité locale).
Elle est seule. Souriante. Pas les couleurs d'ici. Mais plutôt celles mélangées et complexes des bords des mers.
Donc, disons... une Hollandaise ? Les Bataves sont les touristes le plus souvent en détresse dans le coin. Déjà panique à mon bord. Rassembler, vite fait pas trop mal fait, les quelques bribes de Néerlandais qui restent dans l'éponge d'une scolarité obsolète.
Mais non. We zullen Frans spreken. Elle se présente comme si elle jouait un bon tour. C'est Anita ! Premier et jusqu'à présent, unique passage du virtuel au réel.
Car Anita, c'est "la pêche à la baleine". De pas-sage en Ardennes. Question peut-être de penser aux suites futures d'une histoire écoulée dans les nuits et les brouillards...
Anita ? Quatre années de blog à travers tempêtes non feintes et dérives volontaires, coups de roulis rafraîchissants et roulements de galets sur des plages bre-tonnantes. Un blog jamais encalaminé. La mer des sargasses qui l'engloutirait, n'est pas encore née...
Certes, la toile ne manque vraiment pas de blogs plutôt corporatistes. Bibliothécaires, avocats ou policiers ou magistrats, gens de cuisines, gens de lettres aussi et en foultitude, politiques, photographes, viticulteurs, aviateurs, chasseurs, hongroyeurs, palisonneurs, microbiologistes, macro-économistes, sigillistes, astronomes, astrologues... Avec parfois, pour le non initié, l'impression de s'y glisser en intrus, de passer à côté de l'essentiel faute de ne pas partager un certain nombre de clefs.
Or Anita est docteur et en médecine scolaire !
Plouf...
Comme un scaphandier plombé de préjugés, on pourrait craindre de plonger dans une "pêche à la baleine" excluant tout qui n'a pas au moins prêté le serment d'Hippocrate. Que nenni !
L'objectif de son appareil photo propose aux regards des passant(e)s des évasions comme au travers de barreaux acceptant de faire relâche. Ses poèmes échappent aux lois de toutes les pesanteurs. Son approche des autres se déroule sur la pointe des pieds, mais va jusqu'au plus loin. Elle apprivoise les mots pour mieux entendre, comprendre.
Et jamais elle revêt sa blouse de médecin en fonctionnaire d'un système quasi aveugle, le plus souvent sourd et préférant rester muet. Anita, c'est de l'amadou pour mettre le feu aux injustices, aux désertions, aux mensonges, aux hypocrisies.
Bien peu, sous une autre plume que la sienne, traduisirent aussi bien les affres d'avoir à annoncer aux parents le cancer de leur gosse. Avec autant de respect, de lucidité, d'empathie...
Anita accepte d'offrir sa feuille nomade pour ce quatrième anniversaire. Qu'au beau (oui) milieu de cet hiver, elle devienne, cette feuille libre, comme un amer sur les côtes des Mo(t)saïques. Qu'Anita en soit remerciée.
Croisée des chemins (Cliquer pour agrandir...Ph. Anita / DR).
La page nomade
d'Anita :
Il faudrait comme l'érable
s'inciser chaque printemps
barbouiller de la sève nomade
la page offerte par l'ami de passage.
Courez !
Même à racine fermée
Même vers le bas.
Entendez
comme bon vous semble
le trouble et l'alerte
Mais
Qu'en chacun de vos âges
dans le désordre de la rencontre
vous reste une échappée
Le désir de votre propre incertitude.
mardi 9 février 2010
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27 commentaires:
plage nordique et intemporelle
Belle introduction et puis la photo est à l'image du poème : saisie d'un mouvement, ouverture au 125e de seconde de la mémoire.
Comme ce poème me parle, Anita que je connais pas (avec qui je partage les lettres d'un prénom) - des premiers vers jusqu'aux derniers.
Merci, JEA, pour cette belle page de rencontre.
"Mais
Qu'en chacun de vos âges
dans le désordre de la rencontre
vous reste une échappée
Le désir de votre propre incertitude."
Eloge de l'incertitude, poésie du doute. Vous savez si bien mettre en valeur vos invités JEA, qu'on reviendrait chez vous uniquement pour ce bain de douceur.
Qu'il doit être doux de se trouver du même côté de votre miroir aux multiples rives qui accueillent même les baleines à peine échouées, JEA.
Vous êtes l'ami de passage et avec vous, notre propre incertitude a des reflets de réconfort !
Merci Anita pour cette sève nomade qui délicatement, s'est déposée ici ! Il n'y a pas de saison pour l'amitié.
@ brigetoun
pour vous le Nord,
pour nous, ici, un peu plus à l'Ouest
@ D. Hasselmann
confirmation de cette remarque d'abord confiée à Anita : le jeune de la photo fait instantanément penser à L. Malle et son "Au revoir les enfants"...
@ Tania
la fin des doutes serait aussi la fin de notre monde...
@ zoé lucider
revenez, revenez sans risque de bousculades... ce blog est de plus en plus déserté et très excatement depuis le billet sur Pétain sa'ccrichant dans la salle des mariages d'une mairie du Calvados
@ Saravati
si l'envie vous prenait de téléphoner une page nomade, vous aussi seriez la très bienvenue...
Correction en me relisant : "que je ne connais pas" - pardon.
Vous oubliez de préciser que si je suis passée vous voir, c'est qu'un jour où la baleine menaçait d'échouer, vous lui aviez tendu une main tout à la fois immédiate, généreuse et légère...
Merci de votre accueil ici et là.
Des bises et des embruns.
@ anita
ce serait une fable, celle de la baleine (PAS VOUS, mais votre blog) et du manchot ...
Bien jolie révérence à l'incertitude ! (Merci.)
Anita , haaa Annie t'as ce je ne sais quoi là ; hébergé par un koala sympa déjà ( qui pourrait être ton papa ) Annie t'as la plume nomade : un QI d'amour tendre !
sissi !
Une autre lecture de l'image après celle du poème.
La dame – adulte – âgée – croise son enfance sur le chemin. Elle a pris son parapluie.
@ Cactus
vous vous êtes fait rare par ici mais votre retour est brillantissime...
@ Yves
"croisée des chemins", croisée des âges, plus "un petit coin de parapluie"...
@ JEA
Merci pour votre très aimable proposition mais je ne crois pas que le style de mes textes plairait à vos lecteurs attitrés et mes textes sont très hétéroclites ...
@ Saravati
une réponse personnelle devrait vous parvenir par courriel
en espérant néanmoins que ce blog ne vous semble pas trop uniforme ni cadenassé dans un canevas excluant toute singularité...
Ah Cactus! je savais bien que tous ces piquants, c'était pour protéger une toute petite fleur très tendre...
@Saravati : voilà, c'était pour dire qu'on peut, hors vilénie, tout faire chez JEA, y compris fleureter avec un cactus.
@ Anita
Merci de me rappeler à quel point les fleurs de cactus peuvent être belles et épépinées ! La liberté d'expression aussi est une fleur rare et parfumée !
@ Anita
alors que votre page passait par les Ardennes, le seuil des 30.000 visiteurs de ce blog a été gentiment dépassé...
Bravo, je suis ravie de me compter au-delà des 30000 donc. Etonnant non ? J'habite un village dont la ville la plus proche ne compte que 10000 âmes. Et j'en connais si peu. 30000 visites ne signifient pas autant de visiteurs, il est vrai mais c'est quand même impressionnant
Nous partîmes cinq cent...
@ zoé lucider
alors que vous broyez du gris chez vous, que le rossignol a perdu sa clef de sol, le compteur dompteur de chiffres tourne a-vide ???
@ anita
et revînmes quatre à quatre ?
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