DANS LA MARGE

et pas seulement par les (dis) grâces de la géographie et de l'histoire...

jeudi 28 août 2008

P. 23. Toponymie locale, poétique et musicale

Voyager à l'intérieur d'ici. Les yeux souvent fermés. Et lire et parcourir des noms de lieux qui (en)chantent. Respirer et conspirer avec les rugueurs des paysages, les rumeurs des cieux et les humeurs des passants...

(Photo JEA, RV)

l'Arbre Joly,
Ardoisière de Belle Fleur, Ardoisière Bellerose,
Autrecourt-et-Pourron,

le Beauregard, Beaurepère,
le Bèchefer, Belle Volée, Berge en Nouelle, la Bichonnerie, la Bidouille, la Blanche Crète, la Blanchissure,

le Bois de Crève Coeur, Bois de Taille Gueule, Bois des Débats,
la Bonne Malade, la Bonne Rencontre, le Bon Sang,
Bouche à l'Aumont, le Bouchet de la Couture, la Branche d'Or, Brise Dos, Brûle-Fer,
le Buisson Beaudelet, le Buisson de la Layenne,

Champ d'Argent, le Champ de la Cave,
le Chapeau de Vailly, le Chaud Buisson,
le Chemin de l'Ecaille, le Chemin des Amoureux, Chemin du Roi de la Foulerie,
le Chien Perdu, Coq Jai, la Cornée du Bonhomme, la Cornillerie,
Côte de la Noue de Terre, Côte de Pauvreté,
la Cour d'Avril, la Courte Soupe, les Craquinettes,

le Dégoutrue, le Dieu d'Autel, les Douces Terres des Pêches, Dur Corps,

l'Ecourcie du Diable, Entre Deux Saisons, Eperon de la Terrière,
l'Epine Bigot, Epine de Courtval, l'Epine Héron, l'Epine à Mie, l'Epine Bruyante,
l'Excommunière,

les Fausses Culettes, la Femme Enterrée,
Ferme Bellejoyeuse, Ferme la Polka, Folle Pensée,
le Fond du Bateau, Fond de la Folie, Fond des Grands Rougerons, Fond de la Queue Reinette, Fond de la Louvette,
Fontaine Clairon, la Fontaine Coquette, Fontaine des Ecorcheurs, Fontaine de Long Bec, Fontaine des Roitelets, la Fontaine aux Vins,
Fosse des Petits Vilains, Fossés du Mont de Brune,

les Grandes Corvées, le Grand Dieulet, le Grand Fouyat, le Grand Jour,
la Gorge de Pigeon, la Grimpette, le Gros Ventre,

Haut de Jorja, le Haut des Petites Gaudines,
le Horle des Lèches, le Horle de la Renardière,
la Houleuse,
Hurlenterne, Hurlevent, Hurtebise,

Lard Champ, la Liesse, la Lune, la Lutinière,

la Main des Champs, les Mallassises, la Mentirie, les Merdages,
le Milieu de Culronde, le Milieu du Monde,
Mont Madame Rose, Mont Malgré Tout, le Mont de Vergogne,
Moque Bouteille, la Mort Bonhomme,
Moulin du Bois de la Croûte, le Moulin à Couleurs, à la Moulinette,
les Mutinettes,

la Naue Papelard, Nègremont, le Nid d'Agace,


(Photo JEA, Plaine Jean Diot, dernière gelée)

l'Orphane,

le Pain de Sucre, la Pardonne, la Petite Fin, la Pièce au Lait, la Pierre Fontaine, Pilatus, la Pigasse, la Pisselotte, le Plumard, le Point du Jour,
Pont du Chêne de l'Etrier, le Pont à Pardon, Pont de la Glaye de Chat, Pont de la Grangette,
le Pot aux Chèvres,
la Prairie de l'Or, Pré Fondu, Pré l'Habit, le Pré Perdu, le Pré Pétard, le Pré Pot de Vin, Pré la Sauvage,
le Puiselet, le Puits de là-Bas, le Puits Saint-Puits,

la Queue du Bois de Bâtard, la Queue Grisette,

Ravin des Courtes Chausses, Ravin de la Follarde, Ravin de la Fosse à Dionne, Ravin du Pied Dindin,
le Reposoir, Richecourt, les Ronds Minons, le Rouge Ventre, la Rue Heureuse,

les Sabots Brûlés, la Saintinerie, le Sec Poirier, Sommière du Chêne Fendu,

Taillepied,
Terre de la Hussette, les Terres Crues, Terres de Laverie,
la Tourniolle, le Trou du Blanc, Truc des Chanvres,

Vallée d'Ameponce, le Vieux Gaucher, la Vigne mon Plaisir, les Vignes aux Loups,
la Voie des Larrons, la Voie du Maïpas, la Voye des Barotteux.


Erik Satie : Gymnopédie n° 1.

lundi 25 août 2008

P. 22. Brèves (7) : Claudie Gallay, Christine Angot, Pierre Mac Orlan

Les déferlantes,
Le Marché des amants,
Le Bal du pont du Nord...

C'est une marée d'équinoxe pour Les déferlantes de Claudie Gallay. La critique les avait massivement boudées ou ignorées. Au contraire de nombreux libraires éclairés. Une parenthèse pour confirmer que ceux-là devraient être reconnus comme "bienfaiteurs de l'humanité" au même titre que, par exemples, Bébert, mon boucher-tribun d'Hirson, qu'Armant, ancien "père" aubergiste et ami du Négus des Hautes Fagnes, que le couple écrivant "notre histoire" sur une terrasse ombragée de Waulsort ou encore que le forain aux chevaux maritimes de Barfleur (p. 11 de ce blog).
Mais pour revenir aux Editions du Rouergue, elles avaient confié à l'océan 7.500 bouteilles avec les exemplaires initiaux des déferlantes. Début août, les tirages successifs atteignaient les 50.000 bouquins.

Et l'inévitable s'est déjà produit : alléché par ce succès original, TF1 International a acheté les droits cinématographiques. Il n'y avait effectivement pas de quoi hésiter. Pas un mot de trop dans les dialogues d'une justesse rappelant la taille des pierres par les compagnons du Tour. Et tout le découpage ciselé en séquences très visuelles au fur et à mesure des paragraphes. Ce roman se lit déjà comme projeté sur un écran de salle obscure.

Juste une annotation personnelle. En présentant ce bonheur de livre sur la page 15 de ce blog, il était glissé au passage que la vingtaine d'ouvrages ayant précédé Les déferlantes sur mon bureau, ne soutint aucune comparaison avec les grains de sel marin de Claudie Gallay. La vérité oblige à ajouter que son roman, il fallut terriblement se brimer pour ne le déguster qu'à petites doses. Comme une estimée bouteille de Chasse-Spleen. Sinon, une seule nuit d'exception aurait été joliment blanche d'une lecture allant jusqu'à la dernière page et sans reprendre souffle.

Autre auteure, autre style (enfin selon le NouvelObs, Rue89 et P. Assouline, ici ce serait une absence totale de style). Christine Angot a adopté une constante dans sa production littéraire : un amant de profession chaque fois différente = un roman. A son Pourquoi le Brésil ? répondait un journaliste. Et son Rendez-vous était fixé avec un banquier.
Dans son dernier opus, Le Marché des amants, elle a ramené dans son cabas un rappeur (Doc Gynéco himself). Franchement, on s'en balance, à part les amateurs de peopleries et quelques cercles branchés où ce roman est supposé faire des ronds. Plus Claire Devarrieux qui, dans Libé, s'est montrée sensible à ce xième déballage de vie privée.

Alors pourquoi évoquer ici le nouveau tableau de chasse de Christine Angot ?
Oh, juste pour un passage cité en quelques mots par Pierre Assouline sur son site de la république des livres (cliquer ici) :
- "Bruno se plaît à baiser Christine tout en regardant un documentaire sur la Shoah".
Ca vole haut ! Pas d'autre commentaire.

(14-18. Selon la légende de cette photo : défilé militaire de marins allemands "dans Zeebrugge". Il faut sans doute comprendre Brugge à la place de Zeebrugge. DR)

En 1934, Pierre Mac Orlan séjourna à Zeebrugge, sur la côte belge de la Mer du Nord, une peau de chagrin maritime. Il y trouva l'inspiration pour "Le Bal du pont du Nord" publié chez Gallimard en 1950.

C'est l'histoire d'un écrivain débarquant peu après la guerre 14-18 dans une région où ni les gens ni les paysages n'ont eu le temps de laisser se cicatriser les horreurs de la guerre. Cet homme de plume a "l'intention... d'écrire une sorte de récit lyrique de la surprise de Zeebrugge par la flotte de sir Roger Keyes".
Cette expédition anglaise date du 22 avril 1918. Grâce notamment à l'assaut du "môle" (digue) de Zeebrugge par le HMS Vindictive, trois bâtiments de la Royal Navy furent volontairement coulés à l'entrée du canal qu'empruntaient jusque-là des sous-marins allemands pour gagner la Mer du Nord...

En refermant le bouquin, les lecteurs se rendent compte que jamais il n'y fut question ni de "bal" ni de "pont du Nord". Et que l'évocation guerrière n'est que prétexte à une intrigante étude de caractères. Mais Mac Orlan montre une stupéfiante maîtrise des jurons et des chansons flamandes. Chapeau ! Ou plutôt casquette écossaise, pour respecter les goûts de l'auteur.

Supposant que ce roman n'a pas été parcouru par tous les lecteurs de ce blog, en voici quelques passages. Parmi ceux qui échappent aux scléroses du temps et qui dépeignent superbement l'atmosphère et les paysages de cette frange de la Mer du Nord. Alors que les promoteurs métamorphosaient déjà (en avril 1934) dunes et bords de plages en un mur opaque de clapiers à touristes et à pensionnés.

- "Le pays plat, à peine plus haut que l'horizon marin, est un pays tout naturellement dépourvu de mystère. Plus exactement, les éléments du mystère se réfugient et se multiplient dans la couleur de cendres de la mer, dans la force du vent qui joue avec l'obstacle docile des ailes des moulins, comme ils sont dans les tableaux du vieux Breughel et de Bosch. Il en reste encore quelques-uns qui demeurent, beaucoup plus par courtoisie que par nécessité."

(Photo : JEA)

- "Tout était gris autour de moi et moi-même j'étais vêtu de gris dans ce paysage marin, couleur de poissons plats, couleur de cendre, à peine enrichi de quelques broderies d'argent. Des gris, du plus léger au plus sombre, donnaient au ciel un poids exceptionnel qui pesait sur la mer couleur d'étain, sur le sable blanc des dunes, sur les ruines de béton et sur les pensées secrètes d'un ancien soldat pour des morts qui continuaient à hanter les grands paysages de combat."

- "J'ouvris mes fenêtres sur un paysage dont la personnalité ne me parut pas définitive. Aussi loin que ma vue pouvait s'exercer j'apercevais cet immense boulevard de casernes de luxe et de gratte-ciel roses mi-normands, mi-flamands. Entre chaque station balnéaire la dune se transformait en terrains vagues où, çà et là, quelques abris bétonnés imposaient d'anciennes images. Vers la mer régnait une solitude lourde, surpeuplée de fantômes ; vers la terre, la plaine s'étendait à l'infini."

C'eût été chouette de coller sur cette page une vidéo avec Brel chantant "Mijn vlakke land" (le plat pays en Flamand). Mais la seule version disponible a été victime de propagandistes. Ils n'ont pas hésité à illustrer les paroles de Brel avec... le monument ultra-nationaliste flamand de Dixmude. Une croix surdimentionnée et porteuse de cette devise non équivoque : "AVV = Tout pour la Flandre - VVK = la Flandre pour le Christ".

Du côté français des mises en images, se détachent aussi quelques perles sur le site de YouTube. Non plus en terme de manipulations politiques mais plutôt d'ignorance époustouflante. Parce que, pardon, mais choisir le Lion de Waterloo (en Brabant wallon) ou la Meuse à Dinant pour décrire le Nord de la Belgique, c'est pousser vraiment loin le bouchon sur des flots incertains...

jeudi 21 août 2008

P. 21. Brèves (6) : Une chanson de Georgius puis de Fernandel ressortie des caves de l'antisémitisme

A propos de "La noce à Rebecca"...

Dans l'hypothèse épouvantable et insupportable où la Shoah serait parvenue à ses fins, on en viendrait à se demander si l'antisémitisme en aurait pour autant disparu ?
Et comme le judéocide n'échoua que partiellement, ses supporters, ses nostalgiques mais aussi ses nouveaux adeptes n'ont de cesse de continuer à nous polluer avec leur haine brute et avec leur mépris abyssal des "autres".

La société ressemble à un océan parcouru de marées noires. Des vagues d'antisémitisme succédent systématiquement à d'autres vagues, toutes diverses mais toutes aussi dégoulinantes d'une idéologie liberticide.

Face à ces marées glauques, il est parfois malaisé de ne pas trébucher, de garder assez de distance, de se réclamer encore du libre examen, de retenir la critique historique comme référence. Un public agacé, lassé (voire parfois secrètement amusé) vous accuse vite de parano... On se sent errant dans des hostilités répétées et l'on comprend que le présent n'arrive pas à se détacher du passé car ils se parasitent mutuellement...

Au nombre des noirceurs de ce mois d'août 2008, figure une chanson de... 1927. Lancée par Georgius puis reprise par Pernichot et par Fernandel.
En 1927 : donc bien avant le Vichy de Pétain...
Cette chanson se voulait follement drôle. Elle rappelle que l'époque n'était pas non plus très glorieuse. Quand les juifs étaient non pas caricaturés mais calomniés par de grands noms de la chanson populaire.

"Amuseur public n°1", Georgius - suivi de Fernandel - provoquaient l'hilarité d'un "bon" public "bien" français avec cette chanson intitulée "La noce à Rebecca". Paroles de Georges Guibourg et musique de Léon Reiter :

- "La fille de monsieur Mayer
Rebecca s'est mariée avant-hier
Elle a épousé l' fils Lévy
Le marchand d' robes du passage Brady
Y avait là madame Pomeratzbaum
Monsieur Smoutz, monsieur Olimbaum
L'oncle Schwartz, la cousine Kaufmann
Et les onze frères Hartmann
Le docteur Blum également
Qui était de la fête
En l'honneur de c't événement
Avait changé d' chaussettes


Refrain :
Ah ! Mes enfants
On s'en souviendra longtemps
Dans dix ans, on parlera
Encore de la noce à Rebecca


Il y avait eut un grand déjeuner
La p'tite Rebecca avait l' ventre gonflé
Son mari, un type sans façon
Dut déboutonner son pantalon
L' docteur Blum mangeait avec ses doigts
Sa femme lui dit par deux fois :
Ça te donne un très mauvais air
Tu n'as donc pas de couvert ?
Il lui répondit vivement :
Ne me fais pas d' reproche
Comme il était en argent
Je l'ai mis dans ma poche


Refrain

Après l' déjeuner, on dansa
Les onze frères Hartmann n'attendaient qu' ça
Mais ils y mirent tant d'ardeur
Que cela provoqua des malheurs
Voilà que, de la poche d'un gousset
Deux sous tombèrent sur le parquet
Tout le monde se précipita
Une bagarre éclata
Madame Kaufmann fut blessée
Et conduite à l'hospice
Les deux sous furent retrouvés
Cachés entre ses cuisses


Refrain

Pour calmer tous les invités
Qui se montraient un peu surexcités
Rebecca joua du piano
Le fils Lévy vendit deux manteaux
L'oncle Schwartz offrit des cigares
Monsieur Smoutz en prit un dare-dare
Mais il dit au moment d' fumer :
J'ai l' bout qu'est pas coupé !
L' père Mayer cria très fort :
Pas coupé !... C'est tragique
Mais foutez-moi c't homme-là dehors
C'est un sale catholique !


Refrain."

Pourquoi ressortir cette chanson gerbante des poubelles de l'histoire ?
Parce que des antisémites de service viennent de l'exhumer. Elle leur sert de support à une vidéo diffusée sur la toile. Sur ce fond sonore antisémite, sont visuellement dénoncées 150 personnalités dont le "tort" commun serait d'être juives. On retrouve ici les méthodes de "Au Pilori" mises à la mode contemporaine mais gardant l'obsession de la délation de juifs, avec cette volonté de les stigmatiser comme comploteurs, exploiteurs, avides de pouvoirs...

AFP (14 août 2008) :

- "Un défilé de photos de personnalités juives ou supposées sur fond de chanson antisémite des années 30 : ce montage diffusé sur des sites de partage vidéo suscite une nouvelle action en justice du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA)."

Le Soir (14 août 2008) :

- "Les photos de plus de 150 hommes politiques, vedettes de la télévision, journalistes, écrivains, philosophes, acteurs, humoristes ou chanteurs connus en France défilent pendant plus de 5 minutes sur ce site de diffusion de vidéos sur internet {Dailymotion} avec en fond musical, une chanson d'avant-guerre antisémite intitulée La noce à Rébecca."

NouvelObs.com (15 août 2008) :

- "Interrogé par l'AFP, Dailymotion a répondu : "Notre statut d'hébergeur ne nous oblige pas à surveiller les contenus en ligne, mais nous oblige en revanche à les retirer dès qu'on nous signale un contenu illicite ou contrefaisant". Le site précise que la vidéo incriminée "est en cours de traitement".
De son côté, YouTube a dit ne pas être au courant d'une plainte du BNVCA le visant. "Les conditions d'utilisation de YouTube interdisent les contenus inconvenants. Les vidéos qui violent nos conditions peuvent aisément être signalés sur le site (...) et nos personnels prendront des actions appropriées", a déclaré à l'AFP une porte-parole de YouTube à Paris.


"La France officielle n'est pas antisémite, toutefois la parole antisémite s'est libérée, elle est alimentée par ce type de médiatisation des clichés antijuifs sur la toile", a ajouté M. Ghozlan. {président du BNVCA}."

Il est temps d'ouvrir portes et fenêtres de cette page du blog. Un peu d'air (d'opéra). Une autre Noce, celle de Figaro. Par Mozart, lui aussi jeté dans une fosse commune...

L'Orchestre de la Scalla de Milan dirigé par Claudio Abbado. La voix de Teresa Berganza pour Voi che sapete :

- "Voi che sapete
che cosa è amor,
donne, vedete
s'io l'ho nel cor.
Quello ch'io provo
vi ridirò,
è per me nuovo,
capir nol so.
Sento un affetto
pien di desir,
ch'ora è diletto,
ch'ora è martir.
Gelo e poi sento
l'alma avvampar,
e in un momento
torno a gelar.
Ricerco un bene
fuori di me,
non so chi'l tiene,
non so cos'è.
Sospiro e gemo
senza voler,
palpito e tremo
senza saper.
Non trovo pace
notte né dì,
ma pur mi piace
languir così.
Voi che sapete
che cosa è amor,
donne, vedete
s'io l'ho nel cor."

mercredi 13 août 2008

P. 19. Toponymie locale de sources en fontaines

(Photo : JEA)

Sources :

de Berniveau, de Chardon, de Courbry, de Fontenay, de Fronceau

de la Broche Ville, de la Coquette, de la Couleuvre, de la Goberie, de la Maladrerie, de Mal Froid, de Saint-Ernel, de la Noue le Prêtre, de Rimpré
de l'Aimoye, de l'Etang

des Bas Champs, des Gouvans

du Brossard, du Capitaine Mathieu, du Caveau, du Chaufour, du Fond de la Doux, du Franc Chevalier,
du Gros Tremble, du Marronier, du Pré Bari, du Vieux Pré, du Vivier


source le Gouffre.

(Photo : JEA)

Fontaines :

à la Plate

au Croncq, au Mai

aux Aux, aux Bairons, aux Cochons, aux Corbeaux, aux Cretons, aux Fous, aux Grues, aux Loups, aux Peupliers, aux Pierres, aux Soeurs, aux Souris, aux Tripes

de Blanche Oreille, de Bondan, de Broyes, de Champenois, de Châtel, de Clarisse, de Clélaie, de Memmie, de Menlévaux, de Mirgodet, de Montzéchanne, de Nique, de Pure, de Randhan, de renivaux, de Rogne, de Saint-Dagobert, de Til-les-Prés
de la Bosse des Fées, de la Croix Udron, de la Fache, de la Morte Fontaine, de la Noue des Planes
de l'Enclos, de l'Homme Mort

des Calandres, des Malades, des Morts, des Noyers, des Pendus, des Seugnons, des Vieilles Loges

d'Ennevaux, d'Hailly Pouru, d'Hurfosse

du Bouillon, du Bruyant, du Fondoir, du Hirdoux, du Moulinet, du Loup, du Pain d'Avoine, du Pré le Couvy, du Pré la Puce, du Puits d'Audry, du Trou des Mais

Fontaine Bacon, le Bourcq, Grand Fosse, Grand-Mère, Jabelet, Marin, Mauvaise, Pourrie, Trouée, Varlet

la Bonne Fontaine, la Claire..., Sainte...

les Fontaines murées

Chêne en Fontaine, Machifontaine, les Sept Fontaines, les Vieilles Fontaines.

John Dowland : Weepe You No More Sad Fontains - Sting.

samedi 9 août 2008

P. 18. "Un balcon en forêt", le film

Itinéraire en Ardennes pour retrouver le site du "balcon" filmé par Michel Mitrani après lecture du roman de Julien Gracq.

Julien Gracq lui ouvrait la porte de sa demeure de la Rue du Grenier à Sel, à Saint-Florent-le-Vieil. Fidèle à cette rare confiance, Pierre Assouline vient d'enclencher les sirènes d'alarme sur le sort plus qu'incertain de cette maison historique. Sa destinée était toute tracée sous forme de musée mais ce projet semble aujourd'hui malmené si pas à l'abandon, moins d'un an après le décès de l'écrivain.

Ce fut le sujet de l'une des brèves de la page 17. Cette page 17 évoquait brièvement "Un balcon en forêt", le dernier roman de Gracq (1958) qui se situe dans les fûtaies ardennaises. En pleine "drôle de guerre". Dans un blockhaus camouflé en maison forestière. Là où quatre soldats attendent pendant des mois un envahisseur qui soudain, va tout broyer sur son passage en quelques jours de mai 1940.

De ce roman, Pierre Assouline écrivit :

- "Un balcon en forêt" : son plus beau texte à mon goût, celui qui les contient tous car celui qui mêle le mieux la littérature et l’histoire à la géographie."

En 1979, Michel Mitrani osa le transposer en cinéma. De ce film, restent peu de traces, du moins aisément décelables. En voici l'affiche :

Sur le site de José Corti (cliquer : ici) unique éditeur de Julien Gracq, sont conservées deux critiques de ce film. Il est permis de supposer que si un professionnel aussi sourcilleux et attentif à "ses" écrivains que Corti a souhaité garder des échos du film de Mitrani, c'est plutôt bon signe...

Le Parisien Libéré :

- "L’action se déroule en octobre 1939. Un jeune aspirant et trois soldats sont affectés à la défense d’une maison forte, en pleine forêt des Ardennes. C’est l’attente de ces quatre hommes en armes que l’on suit avec intérêt. Mais le 10 mai 1940, les envahisseurs déferlent. Film de réflexion, "Un Balcon en forêt" est une admirable reconstitution". (mars 1979)

Le Figaro :

- "Michel Mitrani avait une chance sur mille de réussir : il ne l’a pas laissé échapper. Son "Balcon en forêt" est un chef d’œuvre. Il n’y a pas dans ce film d’anecdote inutile et la mise en scène incarne avec une précision rigoureuse, respectueuse, attentive et toujours réfléchie, la très humble et souvent très naïve vérité humaine de cette expérience où la mort est la rançon de la liberté." (février 1979)

Dans les archives de l'Humanité et sous la plume de Jean Roy, figure cette phrase très brève :

- "La distinction, la musique intime de Mitrani se retrouveront encore dans « Un balcon en forêt », en 1979, film tiré cette fois de Julien Gracq." (12 novembre 1996)


Photo du film. Un sergent, un caporal et deux soldats devant le blockhaus de Pouru-aux-Bois.

Fiche technique :

Réalisation : Michel Mitrani.
Script : Roger Boussinot, Michel Mitrani d'après l'oeuvre de Jjulien Gracq.

Photo : Charlie Gaëta. Montage : Claude Frechède. Décors : Claude Lenoir. Costumes : Huguette Chasseloup. Son : Paul Granger, Daniel Léonard.

Acteurs : Humbert Balsan (Lt. Grange), Aïna Walle (Mona), Yves Afonso (Capor. Olivon), Serge Martina (Sold. Hervouet), Jacques Villeret (Sold. Gourcuff), Jacques Charby (Capt. Varin), Bernard Crombey (Lt. Lavaud), Laurent Vercelletto (Lt. de chars), Paulette Frantz (Madame Tranet), Isabelle Duby (Julia), Laurence Lignères (Mariette), Michel Delahaye (Le Colonel).

Durée : 162 min.

Présentation par les Archives de l'INA :

- "Adapté du roman de Julien Gracq, ce film raconte la vie quotidienne, au rythme des saisons, de quatre soldats français dans la forêt des Ardennes près de la frontière belge, durant la drôle de guerre de septembre 1939 à mai 1940. Il montre l'attente de ces hommes qui sont peut-être promis à la mort, la routine de la vie militaire, les relations entre eux et avec les villageois. Le lieutenant Grange est affecté au commandement d'une maison forte dans la forêt, près d'un hameau à la frontière belge. Il a pour mission d'observer les Allemands afin de renseigner ses supérieurs sur les mouvements de leurs troupes. Trois hommes partagent son sort : le caporal Olivon et les soldats Hervouët et Gourcuff. En attendant la guerre qui ne vient pas, ils passent le temps à quelques travaux, jouent aux cartes et se rendent parfois au village voisin. Un jour, Grange rencontre Mona, une jeune veuve, qui vit dans une ferme des environs et avec laquelle il vivra un temps l'illusion du bonheur."

Photo JEA: l'état du blockhaus en cet été 2008.

De telles "maisons fortes" furent construites en 1938 le long de la frontière belge. Elles étaient destinées à tromper les envahisseurs. Ces derniers, présupposés un peu aveugles et beaucoup stupides, devaient forcément les confondre avec de pacifiques habitations forestières. Se jeter dans la gueule du loup. Pour se faire hacher menu par ces avant-postes de l'armée française.

Dès lors, l'étage présentait un aspect presque innocent et certes utilitaire. De fait, un maximum de six soldats y dormaient les jours calmes. Outre la chambrée, cet étage comprenait une cuisine et un réfectoire. Le tout se complétait par des toilettes. Les volets étaient métalliques et les portes blindées.

Au rez-de-chaussée, des murs construits en béton armé protégeaient un véritable blockhaus doté d'ouvertures de tirs meutriers et donc censés interdire toute approche pour rendre ainsi la frontière imperméable. En cas de pépin majeur, un tunnel avait été prévu pour permettre une évacuation salvatrice dans la forêt.

Photo JEA : embrasure de tir en direction de la Belgique toute proche.

Comment vous rendre sur le site de Pouru-aux-Bois ?

La ville la plus proche n'est autre que celle de la trouée allemande de 1940 : Sedan, à 16 km de Pouru-au-Bois.

Prendre la D 8043 jusqu'à Douzy. Et là, soit :

- la D4 vers Francheval puis Pouru-aux-Bois,

- ou la D 117 jusqu'à Pouru-St-Remy avant Pouru-aux-Bois. Une esquisse de carte vous est ensuite proposée ci-dessus.

Juste deux remarques encore. Franchement, Francheval représente un exemple remarquable de village ardennais massacré par les promoteurs. Si en manque de vacances, vous souhaitiez voir près de la Meuse un authentique chalet suisse ou une villa typiquement espagnole, n'hésitez pas.

Ensuite le Vieux chemin de Grand Hez qui passe le long du "Balcon". Michelin déclare ce chemin entièrement carrossable. L'IGN se limite maximum aux deux premiers kilomètres. En réalité, ce chemin est utilisable en voiture jusqu'à la dernière maison avant la forêt (attention au berger allemand en liberté). Ensuite, il vaut mieux continuer à pied ou se munir d'un vtt. A moins que votre attachement à l'écologie ne vous interdise pas pour autant le recours exceptionnel à une 4x4 conduite avec modération.

Outre la "maison forte" sur votre gauche et que vous découvrirez en assez piteux état, n'hésitez pas à remercier quelques girolles d'avoir eu la gentillesse de pousser aux environs...

"Carte" : JEA.

mercredi 6 août 2008

P. 17. Brèves (5) La juge Freitas, le préfet de la Manche, deuxième mort de Gracq et première de Soljenitsyne

Tziganes donc... "perfides" aux yeux de la justice portugaise.

Mme Ana Gabriela Freitas est juge au tribunal de Felgeiras, Portugal. Certainement imprégnée d'une très haute conception de la Justice, cette magistrate vient de rendre un jugement à charge de cinq Tziganes. Avec dans les attendus, ces précisions :

- Les Tziganes sont des "personnes mal vues socialement, marginales, perfides, totalement dépendantes de l'Etat qu'elles paient en désobéissant et en attentant à l'intégrité physique et morale de ses agents".

Se préoccupant des conditions de logement de ces affreux "dépendants indisciplinés", la juge en a remis une couche, toujours dans les attendus :

- Pour le logement de ces Tziganes, les conditions sont "mauvaises, non en raison de l'espace physique en soi, mais en raison du style de vie de leur ethnie (peu d'hygiène)".
(Nouvel Observateur, 31/07/2008).


Gitan, gypsy, manouche, tzigane... autant de noms pour les mêmes rejets racistes (voire un génocide par les nazis).


Elodie, moins de trois ans, et ses parents Colombiens découvrent une France effectuant un tri de ses touristes.

Interview de Damien Nantes (Cimade) :

- "Les parents d’Elodie vivent légalement en Belgique avec un permis de séjour de cinq mois. Ils sont venus passer deux semaines de vacances en France. Avant de venir, ils ont pris la précaution de demander à l’Office Belge des étrangers si les documents en leur possession leur permettaient de circuler en Europe et de venir en France. Il leur a été répondu que oui.

Arrivés en France lundi 21 juillet 2008, le couple et son enfant ont passé la semaine dans la Manche. Vendredi matin, alors qu’ils roulaient vers le centre ville de Cherbourg, ils ont fait l’objet d’un contrôle routier... Sept fonctionnaires de police se sont positionnés autour du véhicule, en demandant combien de personnes se trouvaient à l’arrière de leur fourgonnette.
Très surpris par cette question, ils ont répondu que seule leur fille dormait à l’arrière. Les fonctionnaires de police ont posé 4 fois la question, à laquelle le couple a continué de répondre de la même manière. Les policiers ont finalement demandé que les portières arrières de la fourgonnette soient ouvertes et ont pu constater qu’il n’y avait que la petite Elodie qui dormait...


Ses parents n’étant pas en mesure de prouver qu’il s’agissait bien de leur fille, ils ont été conduits au commissariat de Cherbourg pour une vérification d’identité. Dès 10h vendredi matin, la Belgique avait confirmé aux fonctionnaires de police la filiation entre Elodie et ses parents et également, la nationalité d’Elodie.
La famille a tout de même été placée en garde à vue. Campo Otavalo a été séparé de sa femme et de sa fille et a subi une fouille à nu. Son épouse a refusé de se soumettre à une fouille, pour laquelle elle devait se dévêtir intégralement...

Finalement, le Préfet de la Manche a décidé de reconduire cette famille à la frontière, estimant que les parents d'Elodie n’étaient pas en mesure de prouver qu’ils étaient entrés régulièrement en France et qu’ils avaient le droit d’y être."
(
Libération, contre journal, 30/07/2008).

Les Ogres de Barback et Pierre Perret : Lili.


Une deuxième mort pour Gracq ?

Il était né Louis Poirier en juillet 1910 à Saint-Florent-le-Vieil (Anjou). Et décédé Julien Gracq en décembre 2007 toujours dans ce village des bords de Loire.

S'il fut le premier à refuser le prix Goncourt en 1951 pour "Le Rivage des Syrtes", son dernier roman, "Un balcon en forêt" (Corti) passionna aussi les Ardennais dès 1958. Un lieutenant, un caporal et deux soldats, seuls d'octobre 1939 au 10 mai 1940. Leur maison fortifiée ressemble à un îlot abandonné dans la forêt ardennaise. Restent la promiscuité, les senteurs et les frémissements des arbres, le temps à tuer avant que celui-ci ne préfère des victimes humaines. Le blokhaus résume leur mission : observer et au besoin résister. Sedan n'est pas loin. La suite catastrophique est connue.


Photo JEA : l'authentique "maison forte" de Pouru-aux-Bois, en bordure du Vieux chemin de Grand Hez, là où Michel Mitrani tourna son adaptation d'"Un balcon en forêt" (1979).

Au décès de Julien Gracq, homme de vraie plume et non de décorations et autres colifichets, s'éleva un concert de louanges dont il n'était pas toujours évident de discerner la sincérité de l'eau bénite de circonstance. Moins d'un an après, l'éponge de réalités efface les artifices. Et ce n'est pas très glorieux.

Pierre Assouline l'annonce sur son blog :


- "Le fantôme de Gracq face à la crise du logement.

Que faire de la maison de Julien Gracq rue du Grenier à sel à Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) ? L’écrivain voulait en faire une sorte de maison des écrivains. Le moins qu’on puisse dire est qu’on ne se dispute pas l'héritage. Il semble même que l’on se refile la patate chaude. La Fondation de France, qui était son légataire universel, a refusé son legs ne se sentant pas capable d’assumer l’ambition du défunt. Autant dire qu’elle n’y croyait pas et qu’elle n’en voyait pas l’intérêt. Elle a donc botté en touche du côté de la commune de Saint-Florent-le-Vieil qui en devient l’ayant-droit. Mais son conseil municipal, qui vient d’en débattre, estime n’avoir pas les moyens de ce projet. Il a donc refilé le bébé à la Région et le Conseil général."
(
La république des livres, 31/07/2008)

Pour information, Pierre Assouline ne le relevant pas, le Maire de Saint-Florent-le-Vieil n'est autre que l'ancien ministre Hervé de Charette. Lequel, à la mort de l'écrivain, se fendit d'un communiqué de presse un peu baudruche quand on le relit aujourd'hui :

- "Saint-Florent-le-Vieil voit partir avec une profonde tristesse son citoyen le plus illustre au moment où les Français perdent le plus grand écrivain du XXe siècle... Nous les Florentais, qui le connaissions bien, nous entretenions avec lui une relation faite de discrétion et de passion... La ville de Saint-Florent-le-Vieil prendra les initiatives qui s'imposent pour conserver sa mémoire au service de tous ceux qui ont admiré son oeuvre si puissamment originale..."

Une rue avec une maison historique dont plus grand monde ne semble vouloir "conserver la mémoire"... (DR)


Le premier cercle de la mort d'Alexandre Soljenitsyne.

C'était au temps où la télévision ne ressemblait pas à un bouillon d'inculture. Une émission telle "Lecture pour tous" s'ouvrait comme une clairière surgie dans la forêt nouvelle des antennes de télévision. Et comment oublier la voix et la conviction d'un Max-Pol Fouchet quand il annonça à tous les incultes involontaires que nous étions, la présence derrière le rideau de fer, en URSS, d'un écrivain unique : Alexandre Soljenitsyne ?

Le communisme avait un pape laïque, infaillible et tout puissant, une base hyper dogmatique, une inquisition qui avait fait plus que ses preuves, des incunables marxistes-léninistes, des cellules carcérales et/ou politiques...

Grâce au feu vert donné par Krouchtchev, en 1962, fut découverte la "Journée d'Yvan Denissovitch" et donc la description par l'intérieur d'un système se disant pour et par le peuple alors qu'il l'avait opprimé, terrorisé, massacré au besoin. Et Max-Pol Fouchet, sans le moindre anti-communisme mais par amour de la littérature et de vérités trop longtemps méconnues ou refoulées, d'affirmer le premier ou l'un des premiers, qu'Alexandre Soljenitsyne serait l'un des plus illustres écrivains du XXe, que son oeuvre serait monumentale.

Après furent imprimés (mais réprimés en URSS) "le Pavillon des Cancéreux", "Le Premier Cercle", "L'Archipel du Goulag"... Fouchet s'était montré tellement lucide qu'en 1970, Alexandre Soljenitsyne reçut le Prix Nobel de Littérature.

Ensuite, Soljenitsyne, ancien du goulag mais toujours censuré et menacé s'en alla pour la Suisse puis les USA. Hélas, en parallèle avec l'écrivain, se révéla l'homme. Un ultra orthodoxe, se déclarant plus pur slave que le commun des slaves, habité d'un patriotisme grand-russe même xénophobe. Un conservateur nostalgique des royautés. En un mot, celui qui combattait avec tant de panache littéraire le totalitarisme communiste n'était pas loin de prôner un autre totalitarisme...

Revenant en Russie quand s'effondra le régime communiste, son rejet de la société de consommation se heurta aux nouvelles réalités du pays. Il fut comme embaumé de son vivant mais tenu à l'écart des courants faisant évoluer sa patrie. Au nombre des positions de Soljenitsyme qui donnèrent des frissons dans le dos, figurent sa demande d'application de la peine de mort pour les terroristes ainsi que son approbation pleine et entière de la guerre menée comme l'on sait contre les Tchétchènes (et quel silence sur les assassinats de journalistes !). Puis, spectacle hallucinant, on vit Poutine, cet ancien bonze du KGK, cette machine machiavélique à alimenter les goulags, décorer de la plus haute distinction un Soljenitsyne, ancien dissident devenu consentant.

Il fut alors évident que l'oeuvre devait être dissociée de la personnalité publique de l'auteur. Encore plus quand Soljenitsyne publia "Deux Siècles ensemble", soit sa perception des juifs en Russie. Passons sur ce qui ne relevait plus de la fiction romancée mais des compilations orientées vers des inquiétudes du style : "pourquoi compterait-on tant de juifs parmi les responsables de la révolution d'octobre 17 ?" ou encore "pourquoi les israélites ne se laissent-ils pas convertir à la religion orthodoxe ?".

Mais parle encore en nos mémoires Max-Pol Fouchet, cet explorateur dans la forêt presque vierge des livres, ce passeur de témoins, ce résistant permanent, ce poète sans musique de la garde... Il est enterré à Vézelay, une colline à retrouver quand les marchands du temple ont provisoirement fermé boutique (aux gelées d'un petit matin, quand le Morvan au lointain hésite entre hibernation et contemplation). Sa tombe est ainsi orientée qu'elle offre une fenêtre sur un paysage sans artifices.

Lecture par Max-Pol Fouchet du courrier de téléspectateurs. Photo : Amis de Max-Pol Fouchet. Pour leur passionnant portail, cliquer : ici.

vendredi 1 août 2008

P. 16. Toponymie locale et croyances

(Photo JEA. Forêt de St-Michel)

le Champ l'Ame, l'Ange-Gardien, Bois Chrétien,

Croix Bataille, la Croix Baudet, Croix Bellu, la Croix du Berger, la Croix-aux-Bois, Croix Bonhomme,
la Croix Carbon, Croix du Cavalier,
Croix d'Erlu,
Croix de la Femme, la Croix de Fer, Croix Fessecourt, la Croix Forest,
Croix Grillon,
Croix Jean de Cierge, Croix Jean le Bourdon, Croix Jean Petit Pierre,
Croix Là-Haut,
la Croix la Main, Croix des Marchands, Croix des Mascarades, Croix de Maugré, Croix Messire Jean, la Croix Migette, Croix Minette, Croix Mouchamp,
Croix Nicasse, Croix Norand, Croix Noue Ludet,
la Croix de Paix, la Croix Paris, la Croix Poix,
Croix de Sainte-Athanase, la Croix Sainte-Barbe, Croix Sigas, Croix des Soudans,
la Croix du Terme Halot, Croix du Tilleul,
la Croix Vernie,

Au-dessous de la Croix de Jérémie,
le Bas de la Croix, Belle Croix, Bois de la Grande Croix,
Dessus la Croix Herbin,
Ferme de la Croix-Bouzin, Fontaine de la Croix Géron, Fontaine St-Clair, Forêt domaniale de la Croix Scaille,
Horles de Belle-Croix,
la Mauvaise Croix, Les Montants de la Croix,

le Champ le Diable, la Hotte du Diable, la Noue des Diables, Ravin du Trou du Diable, la Tour du Diable,

Dieu d'Autel, la Garde de Dieu, Maison Dieu,

(Jacques Brel, Le bon Dieu, 1977)

Côte d'Enfer, Croix de l'Enfer, les Enfers, Fond d'Enfer, la Queue d'Enfer, Route forestière du Trou d'Enfer,

le Chevet de l'Eglise, Derrière l'Eglise,

les Ermitiaux, la Fosse l'Ermite, Noue l'Ermite,


Fontaine de la Bosse des Fées,

Champ la Messe, le Chemin de la Messe, Pont de la Messe,

Culée du Paradis, Fond de Paradis, Fontaine du Paradis, le Petit Paradis,

le Pont à Pardon,

devant le Pélerin, Fontaine des Pélerins, le Petit Pélerin,

Ardoisière de la Providence,

(Charpentier : Stabat Mater pour des Religieuses, Concert des Nations, J. Savall)

Canton du Bois des Moines,
Ferme de la Moinerie,
Garenne des Religieuses, Gué des Prêtres,
Haut le Moine,
Lavoir de la Fontaine aux Soeurs,
la Moinette,
la Noue des Prêtres,
la Pâture des Moines, la Pièce le Prêtre, la Planche des Moines, le Puiset des Nonnes,
Ravin du Four des Moines, Réserve des Chanoines,
Terme le Prêtre, Trouée le Moine,
Vallée des Prêtres, Vaux les Moines,

Bois de St-Sidoux,
le Chemin St-Loup, le Courtil St-Martin,
Descendant à St-Lambert,
la Haie le Saint,
la Noue le Saint,
Près Saint-Pierre, le Puits Saint-Puits,
Sainte-Liberette, Sainte-Preuve, le Saint-Foin, Saint-Montant, Saint-Mont-Veau, Saint-Pierre-à-Arnes, Saint-Saumon, Source St-Vladimir,
le Voyeu de St-Justin,

le Buisson de la Vierge, Pré de la Vierge, Vierge du Hailly, Vierge Maillard, Vierge des Palettes, Viergette de Cornay...