DANS LA MARGE

et pas seulement par les (dis) grâces de la géographie et de l'histoire...

mardi 22 juillet 2008

P. 13. Simon Helfer sur les pas de son père aux Mazures


Plaque portée par la Pierre du souvenir dressée en juin 2005 par l'Association pour la Mémoire du Judenlager des Mazures face à l'ancien site du camp (Ardennes de France). Photo : JEA.

20 juillet 2008. Aux Mazures : Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'Etat français et d'hommage aux Justes de France

Ce fut le seul Judenlager (camp de travail forcé et au bénéfice de l'Organisation Todt) qui fonctionna en Champagne-Ardennes durant la Seconde guerre mondiale. Le seul pour des juifs, tous emmenés de force d'Anvers (Belgique) le 18 juillet 1942. Mais l'histoire de ce Judenlager et de ses déportés n'a été reconstituée en profondeur qu'à partir de 2002. Soutenus par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, les travaux aboutirent à l'élaboration d'une liste de 288 déportés identifiés avec certitude et pour lesquels les destins individuels purent être retracés (1).

Cette histoire si longtemps méconnue s'inscrit donc dans le contexte de la persécution des juifs du Royaume (2) mais aussi de la Shoah en France. Avant Auschwitz. Et pour ceux qui tinrent bon jusqu'à janvier 1945, avec les prolongements des marches de la mort et la mise derrière les barbelés d'autres camps d'extermination ou de concentration.

Ce 20 juillet, la Municipalité de la Ville des Mazures associait pour la première fois le souvenir du Judenlager et des trois Justes reconnus pour leur aide aux juifs Anversois... à la Journée nationale décrétée en 1993.

De g. à dr. : Yaël Reicher, Présidente de l'Association pour la Mémoire du Judenlager des Mazures, Gérard Drumel, Conseiller général, Elizabeth Bonillo, Maire des Mazures. (Ph. Françoise Parizel).

Si ce jour marquait officiellement le resserrement des liens entre la population des Mazures et une Association porteuse d'un passé si particulier et si douloureux marqué par la Shoah, c'était encore à un autre titre, un jour d'exception comme l'a souligné dans son discours Yaël Reicher (3) :

- "Simon Helfer, qui vient aujourd’hui pour la toute première fois aux Mazures, sur le lieu même où son papa a vécu les derniers moments de sa vie, il y a 66 ans, vit une journée importante. Son papa n’est plus jamais revenu des camps. Le papa de Simon a été exterminé par les nazis à Auschwitz quand Simon avait tout juste 1 an. Je répète, quand Simon avait tout juste 1 an. Et il a été exterminé parce qu’il était juif. Simon a dû grandir et vivre sa vie sans père parce que les nazis estimaient qu’il fallait exterminer des êtres humains..."


Josef Helfer naquit le 6 juin 1904 à Debnicki (Pologne). A 34 ans, il tourna le dos à un pays dont la réputation d'antisémitisme n'était pas usurpée... pour une Belgique espérée plus tolérante et avec le port d'Anvers ouvert vers les Amériques.(Photo : arch. fam.)

Horloger de formation mais serveur à Anvers, Josef Helfer fut parmi les premiers juifs à être victimes de l'occupation allemande. Il fut notamment mis en séjour et en travail forcés à Berverst avant le convoi du 18 juillet 1942. Ce matin-là, alors qu'un soleil indifférent allait écraser la journée, 288 juifs d'Anvers furent envoyés à Revin, dans les Ardennes de France. Pour construire aux Mazures, leur propre camp et abattre la forêt descendant vers la Meuse afin de fabriquer du charbon de bois réclamé par l'Organisation Todt pour l'effort de guerre nazi (gazogènes).

Mais la nuit du 23 au 24 octobre 1942, un appel rassembla au milieu du Judenlager les 288 Anversois. Les rafles menées en Belgique pour remplir les convois au départ de la Caserne Dossin de Malines et vers Auschwitz, ces convois manquaient de victimes. Les quotas n'étaient plus respectés. En conséquence, les SS chargés de la "solution finale" avaient réclamé au Haut commandement militaire de Bruxelles des juifs de Belgique mis au travail forcé en France - dont ceux des Mazures. Ceux-là ne pouvaient échapper à leur sort. Voilà pourquoi le 24 octobre, un convoi repartit de la gare de Revin vers Malines avec son contingent de juifs des Mazures. Les critères allemands pour le tri : ne garder au Judenlager que les déportés de nationalité belge, ou mariés à une Belge, ou mariés à une "aryenne" ou encore estimés indispensables par l'Organisation Todt (ainsi les menuisiers, un médecin, un dentiste etc).

Emporté vers Malines, Josef Helfer y vit son train complété par des familles juives rassemblées à la Caserne Dossin. Le numéro 94 lui fut imposé pour ce convoi XIV-XV qui emmena le jour même 1472 juifs à Auschwitz. Un document figurant dans son dossier individuel au Service des victimes de la guerre (4) porte la date du 2 décembre 1942 comme étant celle du décès de Josef Helfer à Auschwitz.

Né le 7 mars 1943, Simon Helfer n'a donc jamais connu son père. Cet orphelin, séparé de sa mère et de sa soeur, a été efficacement caché à Liège, échappant aux recherches des Allemands.

Quant aux compagnons de Josef Helfer, provisoirement "épargnés" car maintenus aux Mazures, ils furent transférés à Drancy le 5 janvier 1944. Puis mis dans le convoi 66 pour Auschwitz. Mais comme le rappela dans son discours Yaël Reicher, certains purent et osèrent s'évader :

(Yaël Reicher, Photo : Manu Tzwern)

- "22 juifs des 288 internés aux Mazures ont réussi leur évasion et ont vu la Libération. Mon papa est décédé il y a presque 9 ans maintenant. Il était l'un de ces 22 survivants des Mazures. Il a été sauvé par le grand héros et résistant Emile Fontaine, qui a mis en péril sa propre vie et celle de sa famille pour sauver des gens comme mon père.Comment est-il possible de remercier un personnage comme Emile Fontaine (5) de m’avoir donné un père aussi magnifique que le mien ? Je ne pourrais même pas. Le courage et l’intégrité d’Emile Fontaine évoquent pour moi, en tant qu’enfant d’un survivant des Mazures, des sentiments intenses d’humble admiration."


Photo : Françoise Parizel. Une gerbe ayant été déposée par Madame la Maire des Mazures, des membres de l'Association pour la Mémoire du Judenlager des Mazures et d'autres de la Communauté juive des Ardennes, apportent leur galet sur la Pierre du souvenir. Ici Danielle Helfer, suivie de François Lorent, archiviste de la Ville de Revin. De dos, Marie-France Barbe, historienne, vice-présidente de la Société d'Etudes ardennaises puis, Jacques Namer, Président de la Communauté juive des Ardennes.

Photo Manu Tzwern. Alors que personnalités et public regagnent la salle des fêtes des Mazures pour visiter une exposition (6) que la Municipalité a décidé d'abriter définitivement et qui retrace l'histoire du Judenlager, Danielle et Simon Helfer remontent le temps. Pour tenter de deviner l'enceinte de barbelés haute de deux mètres qui enfermait les déportés. Parler des rigueurs du climat ardennais (ils sont arrivés avec les vêtements d'un été torride). De la faim (les preuves, hélas, ne manquent pas). De la dureté d'un travail forcé auquel aucun d'entre eux n'avait été professionnellement préparé. Des gardes SS et de l'OT. De la solidarité des internés.

Photo Françoise Parizel. Participant à l'inauguration de la Pierre en juillet 2005 où elle fut invitée comme membre d'Honneur de l'Association, Danielle Delmaire (7) ne manqua pas de mettre en évidence ce privilège d'historiens contemporéanistes : ne pas se trouver limités aux archives, documents et autres sources "mortes". Mais recueillir aussi les souvenirs des acteurs et des témoins encore en vie. Echanger et partager avec eux.

Sur ce cliché, marquer à Simon Helfer à la fois toute son affection respectueuse et sa passion de sortir définitivement "de la nuit et du brouillard" une histoire qui faillit disparaître dès l'après-guerre.

Photo Manu Tzwern. Les "anciens", celles et ceux des générations de la Dernière guerre mais aussi de la Shoah, espèrent transmettre ce passé mais sont régulièrement assaillis par des doutes. Cette image spontanée pourrait les réconforter. Celle d'un Mazurois qui, après les discours, explique tendrement à ses enfants ce qui est si dur à évoquer : un judéocide aux millions de victimes. Et dont le Judenlager des Mazures fut aussi un rouage.

Puis chacun s'en retourne vers la vie. Les deux derniers partants : Yaël Reicher, fille d'évadé et Simon Helfer, qui est né déjà orphelin de son père mort à Auschwitz (photo : Manu Tzwern). Même les oiseaux et les arbres restèrent un instant silencieux.

Notes :

(1) Jean-Emile Andreux, Mémorial des déportés du Judenlager des Mazures, TSAFON, Revue d'études juives du Nord, Villeneuve d'Ascq, n°3 hors-série, 2007, 155 p.

(2) Maxime Steinberg, La persécution des Juifs en Belgique (1940-1945), Bruxelles, Ed. Complexes, 2004, 317 p.

(3) Pour lire in extenso ce discours, cliquer : ici (P. 58 du blog de Yad Vashem France).

(4) Service Archives et Documents du Service des Victimes de la Guerre. Service Public Fédéral Sécurité Sociale. Bruxelles. Pour prendre connaissance de son nouveau site internet, cliquer : ici.

(5) Reconnu en 2007 comme Juste parmi les Nations pour avoir sauvé des évadés des Mazures. Ont été également honorées par l'Institut Yad Vashem, sa compagne Annette Pierron et la mère de celle-ci, Camille Pierron.

(6) Exposition conçue par la Bibliothèque centrale de Charleville-Mézières à l'initiative et sous la responsabilité de Florence Subissati. Documents et conception : Jean-Emile Andreux. Réalisation avec l'aide de Marie-France Barbe.

Photo : François Lorent. Rencontre devant des panneaux de cette exposition. Alberte Pernelet-Arould et Yaël Reicher. Madame Arnould, mère d'Alberte, proposa une boîte aux lettres clandestine aux déportés. L'Association lui a attribué à titre posthume un Diplôme du Souvenir et de la Reconnaissance.

(7) Danielle Delmaire, professeur émérite de l'université de Lille 3. Auteur de publications qui conduisirent aux recherches sur les Mazures. Dont : Les camps des Juifs dans le Nord de la France, MEMOR, Villeneuve d'Ascq, n° 8, 1987, pp. 47-64. Le "Mémorial..." a été publié grâce à elle.

Sans les instantanés de François Lorent, de Françoise Parizel et de Manu Tzwern, la rédaction de cette page n'aurait même pas été envisagée. Qu'ils soient tous trois remerciés de leurs regards complémentaires sur cette Journée nationale aux Mazures.


Montage photo (JEA) : le dernier cliché connu de déportés des Mazures (été 1943) et le site actuel de leur Judenlager avec la Pierre du souvenir.

mercredi 9 juillet 2008

P. 9. La mémoire sélective de Bart De Wever

Jusqu'à plus ample informé, la Flandre représentant toujours une composante de la Belgique, c'est donc tout le pays qui est victime de ce cancer politique qui ronge la démocratie sous le nom de N-VA. (1)

Son président, Bart De Wever vient de déposer plainte contre l'écrivain Pierre Mertens. En cause : une tribune publiée dans Le Monde.

Bart De Wever allant chercher son inspiration et se ressourcer auprès de Jean-Marie Le Pen... (Doc. Résistances.be).

Note préliminaire : si les lecteurs belges risquent d'éprouver une impression de "déjà lu" en parcourant cette page marquée par l'actualité immédiate dans le Royaume, restent plus de 70% autres visiteurs de ce blog. Eux qui viennent de France, du Canada, des Etats-Unis, d'Espagne et ne sont pas forcément très informés des subtilités de la politique surréaliste à la belge.

Dans le Monde, 7 décembre 2007, Pierre Mertens signait une tribune : "Un pays {la Belgique} qui ne s'aimait plus". Extrait :

- "Au nord, un nationalisme nauséabond s'est radicalisé, sans qu'on y prenne vraiment garde. L'installation - parfois fantomatique - d'un " cordon sanitaire " autour d'un club ouvertement xénophobe, sinon néonazi, n'empêchera pas d'autres partis, plus " présentables ", de s'unir pour former une entité totalement dévouée, par avance, à la scission du pays. Un seul parti, parmi eux, dirigé par un leader résolument négationniste, qui n'a envoyé au Parlement que six députés (sur un total de plus de 200), tient l'organe majoritaire, dont il est l'allié indispensable, par la barbichette, et de ce fait le pays tout entier. Ces gens-là réclament - entre autres - la division de la Sécurité sociale. Donc appellent de leurs voeux la fin de la solidarité nationale. C'est-à-dire de la nation elle-même."

Bigre : "un club ouvertement xhénophobe, sinon néonazi... un leader résolument négationniste". Membre de l'Académie Royale de Belgique, Pierre Mertens n'a pas plongé sa plume dans de l'encre sympathique.

Dans le magazine Knack du 12 décembre 2007, Pierre Mertens confirmait avoir "soigneusement choisi ses mots". En sa basant sur les affirmations d'un Bart De Wever déniant la collaboration des autorités communales lors des rafles de Juifs à Anvers. A ce propos, aucun doute pour l'écrivain, Bart De Wever avait commis un délit négationniste.

Pour suivre le fil de cette controverse, il faut revenir à octobre 2007. Le Bourgmestre (Maire) d'Anvers, Patrick Janssens, présente officiellement les excuses des Autorités communales pour leur collaboration active sous l'occupation, et d'abord dans les rafles de Juifs en vue de leur déportation vers Auschwitz.
Le temps a vraiment pris son temps pour que cette évidence historique soit admise au niveau politique. A savoir que les troupes allemandes seules n'auraient pu envoyer tant de victimes vers l'extermination si elles n'avaient reçu les aides volontairement efficaces des uns (les collabos volontaires) et la complicité ou la passivité des Autorités morales, judiciaires, politiques du pays ainsi que d'une majorité silencieuse. Des quatre villes du Royaume où furent enfermés les Juifs de Belgique (Anvers, Bruxelles, Charleroi et Liège), la Commune d'Anvers, à commencer par sa police, se distinguèrent des trois autres par une efficacité abominable !

Pogrom du 14 avril 1941 à Anvers. Un acte antisémite signé par des Flamands et non par des Allemands. Avec des Autorités communales qui ne s'y opposèrent en rien. (Photo : Musée Juif de la Déportation et de la Résistance, Malines. DR).

Donc Patrick Janssens exprima la reconnaisance politique d'une réalité historique. Mais il y ajouta des excuses courageuses dans un contexte flamand où l'extrémisme xhénophobe se porte bien. Evidemment, Bart De Wever, président de Flamands purs, durs et nostalgiques, se crut obligé de monter au front. Il confia
au quotidien "de Morgen" :

- "Ce n'est pas la ville d'Anvers qui a organisé la déportation mais elle fut elle-même une victime de l'occupation. Ceux qui la dirigeaient à l'époque ont dû prendre des décisions délicates dans des circonstances difficiles. Je ne trouve pas très courageux de les stigmatiser maintenant."
"Si l'on doit commémorer la Shoah, l'on ne peut perdre de vue la situation des territoires palestiniens occupés où certains ont recours à des techniques qui me font penser à un passé noir, plutôt que de tirer les leçons du passé"...

Puis à la télévision néerlandophone VNT :

- "Quand j'ai dit que les excuses de Patrick Janssens était "gratuites", je faisais seulement allusion au fait qu'elles arrivent trop tard... Cela n'était en rien une remarque négative à l'encontre de la communauté juive. Soixante ans après les faits, alors que tout le monde est mort, le fait de présenter des excuses n'est évidemment pas un acte de grand courage politique. Mais je ne m'y suis jamais opposé, jamais".

Service public, la Radio-Télévision belge d'expression francophone (RTBF) résumait ce scandale au JT du 30 octobre 2007 :

Faut-il une très brève synthèse ?
De Wever réécrit l'histoire : c'est pas nous, c'est uniquement les Allemands.
Il sous-entend un pseudo-monopole juif de la victimologie pour mieux le contester : nous aussi, on est des "victimes". Et passe l'éponge sur les crimes et fautes des Autorités communales : elles ont fait pour le mieux dans "des circonstances difficiles".
Puis il passe à l'amalgame répétitif entre des Juifs gazés à Auschwitz avec la situation dans la Palestine d'aujourd'hui.
Et persiste à se confirmer cynique dans sa conclusion : "tout le monde est mort"... Pourquoi revenir sur ce passé qui dérange ?

Voilà pourquoi Pierre Mertens estima que le président De Wever n'est pas fréquentable en saine démocratie. En témoignèrent d'autres réactions motivées telles une chronique de Paul Hermant sur la RTBF-Matin Première (2) et feu le blog du Judenlager des Mazures (3).


Dans Le Soir de ce 8 juillet, Marc Metdepenningen annonce des suites judiciaires :

- "Pierre Mertens, écrivain, philosophe et chroniqueur au « Soir », risque (théoriquement) de comparaître devant une cour d'assises à la suite d'une plainte pénale avec constitution de partie civile déposée par le président de la N-VA, Bart De Wever.

Pierre Mertens, visé par la plainte pénale de De Wever, a reçu la visite de deux policiers judiciaires. Ils lui ont signifié que le président de la N-VA-A serait disposé à retirer sa plainte s'il recevait des excuses. « Je persiste et je signe. Je ne vois pas pourquoi j'irais m'offrir la palinodie de m'excuser aujourd'hui », nous a déclaré l'écrivain en présence de ses avocats Mes Bernard Maingain et Alain Berenboom. Selon lui, les propos de Bart De Wever sont en contradiction flagrante avec les conclusions du rapport de la Cegess dont le rapport « une Belgique docile » avait établi la collaboration active des autorités anversoises dans les rafles de Juifs en août 1942.

« Je veux que M. Mertens retire ses propos. Il m'a accusé d'un délit, c'est très grave. Je ne m'énerve pas facilement », nous a déclaré Bart De Wever. Elio di Rupo, comme Hervé Hasquin et d'autres politiciens, l'avait aussi taxé de négationnisme. Il ne les a pas poursuivis. « C'est parce qu'eux, ils étaient mal informés et ils dirent cela dans l'excitation des débats télévisés. M. Mertens, lui, a dit quelque chose qu'il a réfléchi », s'explique Bart De Wever. S'agissant d'une plainte au pénal, l'issue de la procédure est soit un non-lieu, soit un renvoi aux assises, car il s'agit d'un délit de presse."


Jean-Marie Le Pen parmi ses "camarades" Flamingants... Il est bien le seul à pouvoir s'exprimer en Français... (DR).

Notes :

(1) Nieuw-Vlaams Alliantie. Avec officiellement à son programme : "Sur le plan politique, la N-VA plaide pour une république flamande, état membre d'une Europe confédérale et démocratique. Le parti estime qu'une communauté forte d'une part et une coopération internationale bien développée d'autre part, répondent le mieux aux défis du 21ième siècle. Le niveau gouvernemental belge s'évaporera entre ces deux pôles et prouve depuis longtemps d'être en contradiction flagrante avec une gouvernance efficace." D'où l'un des slogans raffinés de la N-VA : "Que la Belgique crève !"

(2) 7 novembre 2007.

(3) Avec notamment la page 187 intitulée : "Anvers, ville piège pour les Juifs sous l'occupation." Y fut développé un argument non remis en cause depuis. Sur les 8 convois de Juifs envoyés de Belgique pour des travaux forcés en France, un convoi partit de Charleroi, un autre de Liège, un autre encore de Bruxelles et cinq d'Anvers. Or, autant de Juifs figuraient sur les registres de la Ville de Bruxelles que sur ceux de Charleroi. Cette hémorragie évidente pour Anvers seule, trouve son explication dans la collaboration spécifique qui fit hélas trop mortellement ses preuves dans cette Métropole portuaire.

lundi 7 juillet 2008

P. 8. "Archivo Rojo" : photos authentiques de la Guerre d'Espagne

Le ministère de la Culture espagnol met en ligne 3.051 photos de la Guerre civile et fait appel aux internautes.

(Gosses de la Guerre civile. Archivo Rojo. DR)

"Archivo Rojo"... Ces Archives photographiques ne portent pas le nom d'une couleur marquée par la politique mais bien celui d'un général républicain, Vivente Rojo.

A l'origine, le "Conseil de défense de Madrid" des forces républicaines avait décidé, dès 1937, de rassembler une somme d’images ne cachant rien de la guerre civile. Pour ce faire, appel avait été lancé aux photographes professionnels qui "couvraient" le renversement de la République démocratique par les troupes franquistes. A l'issue du conflit, hélas, la "justice" aux bottes du dictateur récupéra des documents de cette somme pour les retourner comme pièces à charge contre des Républicains vaincus...

Aujourd'hui, le Gouvernement Zapatero est lui aussi confronté à un travail de Mémoire sur un passé que le régime de Franco avait bidouillé sans remords. En cherchant notamment à effacer les traces des massacres et autres exactions sanglantes dont ce dictateur porte définitivement la responsibilité. Pour mieux marquer une rupture avec ce passé, les archives nationales de la Guerre civile et du Franquisme commencent actuellement à être transférées depuis la région de Madrid vers Salamanca. Soit plus de 150.000 caisses de précieux documents.

C'est dans ce contexte qu'est mis en ligne le catalogue d' "Archivo Rojo", avec cet avertissement :

- "On ne peut oublier que l’Archivo Rojo est un fonds graphique dont le fil conducteur est la guerre la plus cruelle jamais vécue dans notre pays. La cruauté et le réalisme de certaines images peuvent avoir un impact négatif."

Pour consulter ce catalogue, cliquer : ici.

A droite et en haut de chaque photo numérisée, un bouton permet aux internautes d'apporter sur un formulaire d'éventuelles informations sur les personnes, les circonstances et les lieux où chaque cliché a été pris.

(Vidéo : Ay Carmela...)

mercredi 2 juillet 2008

P. 6. Toponymie locale et animalière

S'égarer sur les cartes d'ici en divaguant, en s'égarant volontairement de nom en nom, itinéraire sans horaire ni étoile polaire, sonorités et images inattendues...

Et, au hasard des surprises, des détours, des rêveries, des lieux tutoyant les cieux ardennais : l'un ou l'autre animal qui laissèrent leurs traces dans la toponymie locale

la Voyette des Agneaux, Trou des Brebis, la Moutonne, la Noue le Mouton, la Tête des Moutons,

le Bois des Anes,

l'Autruche,

le Gué de la Bécasse,

la Cabane des Boeufs, la Côte de Boeuf, la Grande Rue des Boeufs, le Marais aux Boeufs, la Noue le Taureau, Fontaine des Vaches, la Fosse aux Vaches, Terme des Veaux,

le Poirier du Bouc, le Trou du Bouc, Chèvremont, la Chevrière, Petite chèvre, le Pot aux Chèvres,

le Pont des Bourriques,

Etang Brochet,

le Fond des Buses,

le Moulin Lacaille,

Bois du Gué des Cerfs, le Chemin de la Corne du Cerf, la Côte de Cerf, la Culée le Cerf, le Haut du Cerf,

Chat Naudin, la Fontaine aux Chats, la Fosse aux Chats, la Glaye de Chat, la Roche aux Chats, Haut de la Chatière, la Chattoire,

Bois des Sept Chevaux, le Cheval Blanc, le Fer à Cheval, la Jambe du Cheval, la Tête aux Chevaux, le Tue Chevaux,

Blanc Chien, le Chien Pendu, Chien Perdu, Pidechien, le Pied de Chien, le Pois du Chien,

Carrefour des Cochons, route forestière de la Plaine aux Cochons, Champ Pourceau, les Pourciaux, le Fond de la Truie, le Rang de la Truie,

la Baraque du Coq,
le Coq Banni, Coq Jai, le Coq Sauvage, route forestière de la Tranche au Coq, Vallée le Coq, la Poule Noire, Bois de la Poulette,

le Champ Corbeau, Croue au Corbeau, Ferme aux Corbeaux, la Fontaine aux Corbeaux, route forestière du Grand Corbeau,

bois du Coucou,

Côte aux Couleuvres, la Noue aux Couleuvres, Ravin de la Couleuvre, la Source de la Couleuvre,

Côte aux Crapauds, le Trou au Crapaud,

le Fond Fauconnier,

bois de la Fouine,

route forestière des Fourmis,

Champ des Grues, au Poirier des Grues,

la Hérissonnerie (Photo JEA, RV),


la Côte des Hérons, l'Epine Héron, l'Ile des Hérons, Pré de la Héronnière,

Côte aux Lièvres, la Passée du Lièvre, le Repos du Lièvre,

la Fosse aux Lions, sous la Croix de Lion, la Passée du Lion, au Sentier de Lion,

le Ban du Loup, bois de la Chambre aux Loups, Champ Leloup, la Corne à Loup, le Culot du Loup, le Dos du Loup, Fange aux Loups, Fond de Mène-Loup, Fontaine du Robin des Loups, Fou Loup, Gué du Loup, la Haie aux Loups, Hurleloup, les Louvières, la Maison du Loup, le Nid de Loup, la Patte du Loup, le Petit Loup, le Poil le Loup, Pré de la Louvette, Ruisseau du Marais aux Loups, St-Loup-Terrier, les Terres aux Loups, la Trouée aux Loups, les Vignes aux Loups,

le Merle Blanc, la Merlière,

la Queue de Morue,

le Trio de la Mouche,

Cul des Oies, lle Pâquis des Oies, la Patte d'Oie,

Censes de l'Ourse,

les Papillons,

les Pigeonnettes, les Terres aux Pigeons,

Bois du Pinson, Mont Pinson,


la Haie aux Puces,

les Coupes du Pré au Renard, Culée des Renards, Pâquis le Renard, la Queue du Renard, la Renardière,

Barrage des Sangsues, la Fosse aux Sangsues,

Plume Souris,

la Fauchée Tortue, les Terres Tortues,

Réserve du Vautour...

Source pour l'orthographe : le Géoportail (cliquer ici)

Autres lieux, autres temps, autres moeurs, autres loups, mais la voix de Serge Reggiani :