DANS LA MARGE

et pas seulement par les (dis) grâces de la géographie et de l'histoire...

jeudi 3 décembre 2009

P. 203 : Décembre 1952, procès de deux "médecins" du Struthof

.

Par temps de brouillards, le portail d'entrée du camp de concentration du Natzweiler-Struthof (Ph. JEA / DR).

Condamnés en 1952
aux travaux forcés
à perpétuité,
deux médecins du Struthof

seront libérés en 1955...

Dans Le Monde du 23 décembre 1952, Jean-Marc Théolleyre, lui-même rescapé des camps (1), signe une chronique judiciaire depuis Metz où siège le tribunal militaire. Celui-ci voit comparaître les "professeurs" Haagen et Bickenbach poursuivis pour avoir organisé au camp du Struthof des "expériences" dites "médicales" sur des déportés.

J-M Théolleyre :

- "Le tribunal militaire de Metz doit entendre aujourd'hui lundi les derniers témoins des expériences effectuées au Struthof et les premiers de ceux qui ont été cités par la défense pour venir au secours des professeurs Haagen et Bickenbach. Mais depuis samedi soir tous les éléments du procès sont connus. Des hommes tels que les docteurs Boutbien, Chrétien, Ragot et de Larebeyrette, qui ont vécu dans cet enfer, se sont chargés de remémorer les souvenirs. Ils ont vu les professeurs Haagen et Bickenbach sanglés dans leur uniforme, circulant au milieu des internés pour gagner à grandes enjambées les baraques du fond, où loin de tous les regards ils inoculaient le typhus, dosaient les asphyxies, observaient les agonies et disséquaient les cadavres avec une froide et inhumaine rigueur.
(...)
Le docteur Ragot a bien posé le problème quand il a dit aux juges militaires : "Si Haagen voulait des sujets pour expérimenter son vaccin contre le typhus, pourquoi ne les a-t-il pas choisis parmi les SS qui combattaient sur le front de l'Est ?"
(...)
Le docteur de Larebeyrette apporte également sur le comportement de Haagen certaines précisions.
"Un jour, dit-il, à la suite d'amputations, je vis des malheureux passer devant moi. Je crus un moment qu'ils marchaient sur des lambeaux de chaussettes. En réalité ils étaient pieds nus. Ce que je prenais pour de la laine grisâtre étaient en réalité des tendons et des muscles rompus sur lesquels ils se traînaient dans la poussière. J'ai alerté Haggen aussitôt. Il vint et il eut devant ce spectacle horrible cette simple phrase : "Oh ! très intéressant." Et il est reparti.
(...)
La déposition s'est poursuivie aussi accablante pour Bickenbach, dont le docteur de Larebeyrette déclare :
"De temps en temps on le voyait arriver en trombe dans la chambre où étaient rassemblés les Tziganes soumis aux épreuves du gaz phosgène (2). Il était entouré de cinq ou six autres savants ou de SS. Brutalement il jetait ses ordres et repartait."
(...)
Et il cite le cas d'un Tzigane qui, réchappé d'une expérience de Bickenbach, se vit en récompense nommer "pendeur" de ses camarades : c'est lui qui les attachait au crochet du four crématoire pour une soupe de plus. "Car on en était arrivé à réduire l'homme à cette condition épouvantable de bassesse : il était prêt à n'importe quoi, pourvu qu'il se sente accorder une nouvelle échéance devant la mort." (3)

Struthof : salle de dissection, dans un block du fond du camp (Ph. JEA / DR).

Voilà pour le journalisme. Ponctuel. Eclairant dans les limites du quotidien. Les lecteurs du Monde en date du 23 décembre 1952 sont certainement encore imprégnés des relents de l'occupation, des horreurs du nazisme, dont les camps.
Mais un peu d'histoire sur les tenants et les aboutissants, replacerait ces extraits d'une chronique judiciaire dans son contexte.

Le Struthof.

Seul camp de concentration sur le territoire français (d'avant l'annexion allemande), le Struthof s'étendait sur un hectare. Sur le site d'une ancienne piste de ski.
Il se composait de 17 blocks (baraques) de 45m sur 12m.


Le Struthof était prévu pour 3.000 déportés mais il put en compter jusqu’à 7.000.
De son ouverture en 1941 à sa libération en novembre 1944, le camp totalisa non moins de 52.000 détenus dont des Français, des Polonais, des Russes, des Norvégiens, des Néerlandais, des Luxembourgeois et des Allemands, ainsi que des Tziganes et des juifs.
200 SS composaient en moyenne son encadrement.


Le nombre de victimes "identifiées" avoisine les 3.000 pour le camp principal. Mais plus de 70 kommandos dépendaient de celui-ci. Là, près de 8.000 autres morts alourdissent gravement le bilan du Struthof porté ainsi à 11.000 assassinés aux noms connus.

Le procès de Metz eut à se pencher sur les "expériences" médicales menées dans ce camp, plus exactement sur :
- le Zyklon B (août 1943),
- le gaz phosgène (2),
- la lèpre,
- la peste,
- le typhus (de novembre 1943 à janvier 1944).


Vue d'ensemble du Struthof (DR).

Documents et publications.

En complément du compte-rendu d'audience par J-M Théolleyre, voici deux pièces produites devant les juges militaires.

1. Typhus.

- "100 Tziganes commandés à Berlin arrivaient d'Auschwitz en novembre 1943 - une vingtaine étaient morts de froid à l'arrivée - les autres étaient inutilisables.
100 autres furent envoyés en décembre.
Haagen en prit 80 qu'il divisa en deux groupes de 40. Le premier groupe fut vacciné à deux reprises en janvier et février 1944 avec le vaccin de Haagen, le deuxième ne fut pas vacciné.
Le 18 mai 1944, les deux groupes de 40 subirent une scarification au bras avec les germes virulents du typhus."

2. Gaz.

- "On envoya 87 Israélites (dont 30 femmes) du camp d'Auschwitz (4). Ils furent enfermés dans le bloc 13 du Struthof où on les soumit à des mensurations et à des expériences de stérilisation.
Les 11, 13, 17 et 19 août 1943, sous la direction de médecins de Strasbourg, les SS gazèrent les 87 Israélites à la chambre à gaz du Struthof au moyen de cyanure. Le décès intervenait entre 30 et 60 secondes.
Les cadavres furent transportés à l'Institut d'anatomie de Strasbourg. 17 cadavres entiers, dont 3 de femmes, furent retrouvés à la libération, ainsi que de nombreux morceaux disséqués".

Des études consacrées à ces "expériences", il faut bien - dans les limites d'un blog - n'en retenir que deux.

1. Jacques Morel :

- "115 personnes furent ainsi sélectionnées à Auschwitz et transférées jusqu'au Struthof pour y être gazées dans la chambre spécialement aménagée à cet effet.
86 personnes périrent gazées (on ne sait pas ce que sont devenues les autres) et leur corps furent transférés à l'Institut d'Anatomie Normale des Hospices civils de Strasbourg durant le mois d'août 1943.
L'employé français Henri Henripierre devra participer la conservation les cadavres dans l'alcool et prendra note, probablement au péril de sa vie, de la liste des 86 matricules (sur l'avant-bras gauche des victimes).
Hirt séparait les têtes et étoffait sa collection de squelettes. (5)
L'irruption des alliés le 23 novembre 1944 l'empêchera de se débarrasser des corps. On en retrouvera 17 intacts et 166 segments de corps appartenant à 64 personnes au moins." (6)

2. Ernst Klee :

- "Les détenteurs du pouvoir sous le 3 ème Reich ont offert aux médecins une perspective extraordinairement attirante, unique jusqu'alors dans le monde : au lieu de cobayes, de rats et de lapins, ils ont pu, pour la première fois, utiliser massivement des êtres humains à des fins expérimentales.
Les objets d'expérience humains (7) Versuchspersonen : littéralement "personnes d'expérience". Le terme est composé sur le même modèle que Versuchstier, "animal de laboratoire" - note du traducteur Olivier Mannoni) sont considérés comme racialement, socialement ou économiquement inférieurs. Ils sont donc exclus de la société, mais on justifie leur consommation par la recherche en affirmant qu'elle servira à la santé des générations futures.
La médecine sous le nazisme, c'est la sélection de ceux que l'on a définis comme inutilisables.
La visite médicale, au camp de concentration , c'est la sélection avant le départ pour la chambre à gaz. A la rampe d' Auschwitz, ce sont des médecins qui attendent et qui trient.
Les victimes des crimes de la médecine ont été des détenus des camps, des prisonniers de guerre, mais avant tout des Juifs et encore des Juifs.
Ceux qui ont planifié, agi, leurs complices actifs ou passifs, constituaient l'élite du corps médical." (8)

Au Père Lachaise, mémorial du Struthof (Graph. JEA / DR).

A l'issue du procès de 1952, le tribunal militaire de Metz condamna Bickenbach et Haagen aux travaux forcés à perpétuité.
En 1954, ce jugement est cassé.
Le tribunal militaire de Lyon se montre moins sévère qui ramène la peine à 20 ans de travaux forcés.

En 1955, Otto Bickenbach et Eugen Haagen sont tous deux libérés et retournent en Allemagne pour y reprendre leurs professions. Rappelons que le premier fut virologiste et professeur de biologie tandis que Haagen, ex-directeur de l’Institut d’Hygiène de Strasbourg, avait été candidat au prix Nobel de médecine en 1936...

En 1984, le docteur Roël, collaborateur de Bickenbach et Haagen, est acquitté à l'issue de son procès devant la Cour d'assisses de Cologne.

NOTES :

(1) Résistant, Jean-Marc Théolleyre (1924-2001) avait été mis près de deux ans derrière les barbelés de Buchenwald. En 1945, soit à l'âge de 21 ans, il avait été engagé au Monde.
(2) Gaz suffocant.
(3) Le Monde. Les grands reportages. 1944-2009, les arènes - Europe 1, 2009, 569 p, pp 39-41.
(4) On remarquera qu'en 1952, dans une pièce judiciaire française, la mention "Israélites" désigne encore les victimes de la Shoah alors que cette persécution ne fut pas religieuse mais raciale et frappant tous les juifs.
(5) Pour sa collection comparative de crânes de victimes juives. August Hirt s'est suicidé en 1945.
(6) L'exécution de 87 juifs au Struthof pour les expériences du Professeur Hirt de la ReichsUniversität Strassburg, Communication pour le 50 ème anniversaire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, 9 décembre 1998.
(7) Versuchspersonen : littéralement "personnes d'expérience". Le terme est composé sur le même modèle que Versuchstier, "animal de laboratoire" - note du traducteur Olivier Mannoni.
(8) La médecine nazie et ses victimes, Actes Sud, 1999.

30 commentaires:

jedaen a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Elisabeth.b a dit…

Que des questions mettent l'étonnement au niveau de l'indifférence. Ou qu'elles la dénoncent.
Que la monstruosité du passée a suscité beaucoup d'indulgence. Que parmi ceux qui s'en émeuvent combien ne cherchent qu'une sorte d'alibi : afficher leur "belle âme" pour masquer leur désintérêt au présent. Ou leur complaisance.
L'antisémitisme n'a jamais été aussi fort en Europe depuis la guerre.

Des femmes rroms ont été stérilisées de force dans l'Europe communiste. Elles ont dû lutter des années pour que ce crime soit reconnu. Jeunes femmes privées des descendance. Médecins relayant ceux des camps. Il ne s'en est guère parlé. Quelles foules se sont mobilisées ?

L'indignation de nos contemporains est sélective. Elle ignore les priorités. En cela elle est immorale, souvent obscène.

Saravati a dit…

Ces atrocités du passé occultent parfois, souvent même, les atrocités du présent.
Y aurait-il une hiérarchie dans la souffrance ? Ou aurait-elle plus de valeur parce qu'elle fait déjà partie de l'histoire ? Les violations de l'intégrité physique existent toujours et passent presque inaperçues.

De 1935 à 1976, la Suède a stérilisé 60000 femmes et hommes jugés capables de ruiner un système de solidarité modèle en transmettant leurs supposées tares à leurs enfants.

« Dans les rues du Brésil, l´un des pays les plus riches de la planète, j´ai vu des enfants croupir dans la misère la plus insoutenable. Je les ai vu fouiller dans les poubelles pour trouver de quoi se nourrir et disputer cette nourriture aux chiens et aux rats."
Enfants torturés, tués, sans aucune valeur aux yeux de la société. Que fait-on ?

L'épidémie de sida en Afrique et le peu de moyens qui sont déployés pour l'enrayer, l'indifférence des gouvernements, les implications pour les familles décimées ...

Sans parler du drame des sans-papiers !

Chaque jour, les atrocités du présent sont distillées dans une froide indifférence ...
Oui, l'indulgence pour les crimes du passé et une forme de négation des "crimes" du présent !

Pardon pour cet amalgame, c'est dire à quel point ce texte me touche !

Elisabeth.b a dit…

J'insistais sur l'Europe au présent. La compassion, la plupart des individus normaux sont capables de l'éprouver. Attention au confort, à la flatteuse tristesse qu'elle peut inspirer à celle ou celui qui l'éprouve. Peu m'importe l'exquise sensibilité de ceux qui la préfèrent à la parole, à l'action ou même au questionnement.

Je ne parlais pas de hiérarchie de la souffrance, l'idée est odieuse. Mais la spécificité terrible de la Shoah ne peut s'effacer. Dans les rues de France on crie toujours «Mort aux Juifs », sans que les organisateurs des manifestations où on entend ces cris ne s'émeuvent réellement. Des responsables d'établissement scolaires avouent leur impuissance à protéger les élèves juifs en butte à la haine et aux agressions.
Les Rroms sont souvent traités comme des sous-citoyens. Samudaripen, le génocide des Tziganes. Qui connait son nom ?

Sur cela ne pouvons-nous agir ?
Ou faudra-t-il se répéter sans jamais trouver de réponse, cette douloureuse question d'Élie Wiessel : « Si Auschwitz n'a pas tué l'antisémitisme, qu'est-ce qui le fera ? »

Question au présent, ici. Il ne s'agit pas de verser quelques larmes gracieuses, mais de s'interroger. Oui les amalgames sont dangereux. Simple expression de confusion pour certains. Arme politique pour d'autres.

JEA a dit…

@ Elisabeth.b et Saravati

Mes limites : ce billet est publié comme un calendrier retrouvé, celui de 1952, ouvert à la page décembre... Sur ce blog, il en figure d'autres de ces pages mensuelles (la dernière : l'opération Torch en Afrique du Nord, novembre... 1942).
Cette fois, un bref retour dans les archives de la presse de l'époque montre qu'elle décrit des "monstres" (seul Le Monde reste mesuré).
Puis il a suffi de trois années pour que les vagues d'indignation soient retombées. Et pour que des criminels avérés se retrouvent en liberté, l'un d'eux allant même continuer à exercer "l'art de guérir" outre Rhin...
Bref, une seule page d'histoire. Nullement pour effacer toutes les autres pages de tous les autres livres de l'histoire de notre planète.
Mais que cette simple page déborde sur d'autres atrocités, d'autres époques, d'autres contextes, d'autres bourreaux et d'autres victimes, voilà qui relève des libertés, des inspirations, des indignations, des réflexions de toute personne la lisant jusqu'au bout...

Zoë a dit…

Pour être franche, j'ai eu du mal à lire. Le devoir de mémoire est important, indissociable de celui de vigilance au présent, mais en même temps quelle désespérance émane de ces faits et on ne sait plus où trouver sa force, certains jours

Elisabeth.b a dit…

Cher JEA vos pages sont précieuses. Oui Zoé, j'ai eu aussi beaucoup de mal à lire ce billet. J'ai interrompu ma lecture. Courte pause avant de la reprendre.
La force on la trouve rarement seul(e). Si le découragement est inévitable, il n'est qu'un temps.

Saravati a dit…

Oui, JEA, c'est le propre de vos textes tellement denses qu'on en garde ce qui fait écho en nous, avec les possibles digressions ou amalgames qui s'en suivent
Inévitable, Elisabeth ! C'est vrai que l'émotion n'est pas suffisante.
Et puis la question : d'où vient tant de haine, de cruauté ou d'indifférence ?
Rien n'est blanc ni noir, l'histoire nous l'apprend chaque jour.

JEA a dit…

@ Zoë et Elisabeth.b

Croyez bien que n'est publié ici qu'un minimum. Même si des négateurs continuent par exemple à tenter lamentablement de remettre en cause notamment l'emploi de gaz au Struthof.
Comme les Américains ont atteint ce camp avec une rapidité inattendue, les documents et archives n'ont pas été systématiquement détruits. Ainsi des collections de photos sur les expériences. Il n'était évidemment pas question d'en donner ici un aperçu.

Une de mes classes avait choisi elle-même de travailler ce sujet : le Struthof, camp de concentration (KL) le plus proche (avec Breendonk). Puis nous sommes allés un jour sur place, au grand froid, sans autres personnes.
Ils en ont ramené une exposition (maquette, photos personnelles, reproduction d'archives) et une publication. Nullement abattus. Au contraire, ayant compris de l'intérieur pour autant que faire se peut. Décidés à ne pas vivre au passé mais à s'impliquer dans le présent. Sans discours mais aux élections qui suivirent, il n'y eut plus d'élus du Front National dans notre coin.
Dans les années qui suivirent, d'autres partirent au Sénégal pour aider à la construction d'écoles et à leur mise en fonction...

Les progrès de l'humanité sont d'une lenteur incroyable. Presque tout donne toujours l'impression de devoir être recommencé. Mais par exemple, aucune guerre fratricide n'a dévasté le monde entier et l'Europe en particulier depuis 1945...

JEA a dit…

@ Saravati

Veuillez m'excuser de n'être pas associée à Zoë ainsi qu'à Elisabeth.b pour ma tentative d'explication ci-dessus. Elle fut rédigée avoir d'avoir pu vous lire...
Là je répare la voile.

Saravati a dit…

Je ne me formalise pas pour cela, JEA.
Je sais que votre site est un endroit de grand respect mutuel ! C'est assez rare, il faut le souligner. Merci !

Lyvie a dit…

@JEA, difficile de parler ou de laisser un commentaire après la lecture du billet. J'admire votre force de conviction et l'espoir que vous portez en l'être humain en lisant votre expérience avec vos élèves.

JEA a dit…

@ sylvie

C'était voici dix ans déjà... Mais le thème du Struthof ouvrait des recherches et des réflexions aussi sur les NN (Nacht und Nebel), les femmes résistantes assassinées là, les Norvégiens aussi, les Témoins de Jehova (orth. ?) etc...
Quand nous sommes finalement sortis du KL, nous avons redescendu la montagne à pied, à "travers tout", pour des échanges informels, pour retourner progressivement dans le présent.

jedaen a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
JEA a dit…

@ jedaen

je ne vous ferai évidemment pas l'insulte de vous supposer inculte...
donc si vous citez des chiffres complètement bidons, c'est volontairement, consciemment
vous affirmez que :
- "La bombe de Hiroshima a causé beaucoup plus de souffrance en totalité que les camps de nazis."
Je ne sais comment vous quantifiez les "souffrances" ?
alors, comparons les chiffres :
- Hiroshima, environ 70.000 morts,
- les camps nazis, plus de 3 millions de victimes (R. Hilberg, "La destruction des juifs d'Europe, Fayard)

pour le reste, vous vous réclamez d'un texte en ne citant ni son auteur, ni son titre
si par hasard vous souhaitiez, ah ah, vous moquer à mes dépends, grand bien vous fasse mais pas ici, pas en regard du billet de ce jour

jedaen a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
JEA a dit…

@ jedaen

une précision s'impose : c'est de votre propre chef que vous avez retiré votre commentaire et ses ah ah...

jedaen a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
jedaen a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
claire a dit…

Face au mal que l'animal humain peut faire à son semblable et dont le paroxysme est atteint lors d'un génocide (tous les génocides) je n'ai qu'un mot: COLERE.

D. Hasselmann a dit…

Merci pour ce rappel : l'Histoire (quand elle n'est pas "révisée") éclaire le présent.

C'est bien pour cela que le projet, entre autres, de Luc Chatel qui aboutirait à supprimer cette matière obligatoire au lycée dans les classes scientifiques est une absurdité et une indécence.

Je ne connais le Struthof que d'un point de vue historique, pourtant je suis passé une fois près de ce lieu (mais jétais sans doute trop petit pour que l'on m'emmène le visiter) qui témoigne toujours - comme vous-même - contre vents et neige de l'oubli.

JEA a dit…

@ claire

à propos du MRAX, "Le Soir" a mis en ligne une synthèse qui me semble équilibrée

JEA a dit…

@ D. Hasselmann

Au Struthof (en dehors des périodes de visites intenses), ce qui frappe, c'est le paysage. Particulièrement paisible, dégagé. Et cet espace très réduit, cerné des barbelés. Un lieu où le nazisme a tenté de faire dispraître à jamais tout humanisme.

claire a dit…

Merci JEA pour l'article "équilibré" du Soir... le MRAX est en crise, le MRAX se cherche une nouvelle identité... voilà une position qui ne fera ombrage à personne !!

JEA a dit…

@ claire

par "équilibré", maladroitement peut-être, je voulais dire :
- rappelant les racines (laïques, de gauche, juives) du MRAX sans être pour autant passéiste
- posant des questions sur le présent cahotique du MRAX sans tomber dans la stigmatisation systématique...
- sans jouer enfin à la boule de cristal sur l'avenir incertain du MRAX
(ce commentaire suite aux questions que nous nous posions en parallèle du billet sur la "Lettre...")

claire a dit…

MRAX est une association à visées concrètes mais qui porte le lourd combat des droits de l'homme (et nous ne sommes ni en Suisse ni en Afghanistan mais à Bruxelles!) à ce titre elle est un symbole... Alors que MRAX soit en crise et de cette manière précise (deux blocs), prouve bien que le mal-être se répand jusqu'au coeur des choses.
Il n'y a aucune maladresse cher JEA. Je voudrais juste comprendre non ce qu'il va en advenir (=?) mais ce qu'il s'y passe réellement pour l'instant.
De votre dernier commentaire, je retire trois mots (du contexte): "passéiste, stigmatisation, incertain"... j'ajouterais "polarisation".

claire a dit…

...vous direque quand j'entends "racisme et xénophobie" je pense d'abord à une violation de droit!! droit à être soi, droit à être un humain, à vivre dans le respect et la dignité, à vivre tout simplement. Et je ne comprends pas qu'à travers tous ces siècles nous n'ayons fait aucun progrès, cela me bouleverse et me fâche très fort. Pardonnez-moi d'avoir été un peu longue et trop affective. Vous pouvez effacer le com si vous voulez.

JEA a dit…

@ claire

il y a ainsi des thèmes qui ne peuvent être réduits à quelques mots, à deux trois lignes
de plus, il n'y a pas ici de limites de "longueur"
et si un seul commentaire a été effacé sur ce billet, ce n'est ni par mes soins ni par ma volonté

claire a dit…

Je comprends bien... je vous admire beaucoup pour ce que vous avez organisé avec les écoles, j'ai lu tous les articles et votre contribution à Yad Vashem a ma plus grande considération.

JEA a dit…

@ claire

Pour Yad Vashem,
tout le travail est bénévole,
ce qui donne aussi une dimension n'étouffant pas toute espérance...
Et puis, alors que les victimes se comptent par dizaines de milliers(je parle pour la France et la Belgique), que des persécutés aient été sauvés par des citoyens aussi humbles qu'héroîques, voilà qui empêche de sombrer dans le désespoir total.