Burelles sur la carte dressée Sur une frontière de la France. La Thiérache. Aisne, Textes, Photographies et Cartographie sous la direction de Martine Plouvier, Association pour la généralisation de l'Inventaire régional en Picardie, 2003, 287 p. (Montage JEA / DR).
Eglises fortifiées de Thiérache (3).
Pas plus que les deux premières pages (155 et 148) proposant quelques édifices militaro-religieux se dressant hors des circuits supposés touristiques de la Thiérache, cette page 165 ne présente aucun caractère didactique. Juste l'oeil passant et surpris, mis en éveil, métamorphosé en chambre noire pour photos...
Burelles ? Eglise Saint-Martin.
Le village en X correspond au croisement de la route Vervins-Laon et de celle longeant la vallée de la Brune. 109m d'altitude. Un village quiet entre la Vallée des Coqs Verts, le Fond des Hérons, le Bout du Monde, l'Epine du Guet et le Pachifoulon.
Donjon pour la protection de l'entrée, clocher pour le caractère religieux de cet l'édifice monumental (Ph. JEA / DR).
Burelles est l'une des rares églises fortifiées qui soit ouverte au public. Les briques ont été retenues pour élever les éléments protecteurs et défensifs. Clocher et transept datent du début du XVIIe s.
Choeur de l'église (Ph. JEA / DR).
Le calcaire fut taillé au milieu du XVIe s. pour bâtir un choeur à deux travées. L'orientation de celui-ci conduit l'église à tourner le dos à son village et à s'ouvrir sur les campagnes vers Prisces (Ph. JEA / DR).Ombre bienfaisante et atmosphère en apesanteur. Seule la corde du tocsin rappelle la fragilité des instants paisibles (Ph. JEA / DR).
Patrimoine de France :
- "L' église présente un plan en croix latine renversée, le porche débouchant directement sur le transept. Le choeur à chevet plat est construit en moyen appareil. Il est voûté d'une voûte à nervures multiples et d'une voûte d'ogives. Il est couvert d'un toit à longs pans à pignons découverts (...).
Le clocher-porche est couvert d'un toit en pavillon surmonté d'une flèche polygonale. La tourelle d'escalier et les échauguettes situées aux angles N-O du clocher, S-E et N-E du transept sont couvertes d'une flèche polygonale. Le transept est voûté d'ogives et couvert d' un toit à longs pans à pignons couverts. La demi-travée située entre le choeur et le transept est voûtée en berceau. La sacristie est couverte d'un toit en pavillon."
A l'angle sud-ouest du donjon, une tour escalier (Ph. JEA / DR).
Quand vous pénétrez dans l'église, à votre droite, immédiatement : un escalier donne accès aux deux étages du donjon. Le premier, voûté d'ogives, a gardé son feu ouvert pour les jours d'hiver qui n'étaient pas des cadeaux voici moins d'un siècle encore. Le second forme une impressionnante salle de refuge qui correspond aux combles du transept. Localement, elle est désignée comme "salle des juifs".
Profondeur d'une meurtière (Ph. JEA / DR).
Pas moins d'une cinquantaine de meurtrières parachèvent les fortifications de l'église St-Martin. Leur répartition à tous les niveaux et sur toutes les élévations répond à la volonté de ne laisser aucun angle mort pour la surveillance mais aussi pour la défense de l'édifice.
Pierre tombale (Ph. JEA / DR).
A gauche du transept, quand vous entrez, est dressée la pierre tombale d'un curé de Burelles. Le temps ne s'est pas contenté de la patiner mais il l'a partiellement effacée. Reste le souvenir d'un prêtre qui, au XVIIIe, laissa quelques monnaies sonnantes et trébuchantes en faveur des enfants pauvres de la commune.
Fontaine du lavoir (Ph. JEA / DR).
En redescendant vers le village, car l'église se dresse sur une esquisse de butte, le lavoir ne se lasse pas de redessiner des ronds (pas vraiment ronds, mais pourquoi le chicaner ?) dans l'eau. Y fermer les yeux et ne les rouvrir que pour lire quelques pages des "Voix du Pamano"...
A quelques pas, ce n'est pas un mirage (la Thiérache n'y est point propice) : une auberge !!! Celle de la Brune.
"Arrières petits-enfants et petits-enfants de paysans", Evelyne et Didier Louvet sont bien les seuls à tant et trop de kilomètres à la ronde à proposer terrasse ainsi que salle de ferme pour des agapes recherchées. Par ici, il est tellement rare de ne pas devoir toujours et encore tout cuisiner par soi-même... Comment tiennent-ils contre vents et absence de marées touristiques ? "Chapeau", comme l'écrirait Frasby.
16 commentaires:
J'ai un faible pour l'escalier et la corde.
la photo de l'escalier achève de me faire découvrir que la brique est belle
@ brigetoun
Problème de "carcasse" comme vous l'écririez. Impossible hélas d'accéder aux deux étages et donc d'y photographier par exemple la "salle des juifs". Reste effectivement la chaleur des briques pour atténuer la déception...
@ Loïs de Murphy
L'escalier, pour l'esprit ?
A corde et à cris ?
Oui, il y a de cela :o)
@ Louïs de Murphy
Votre générosité matinale vous honore...
Je comprends l'empressement de vos lecteurs qui attendent patiemment vos bulletins, toujours très bien documentés. Ces images sont magnifiques et grâce à vous, ces lieux trop méconnus, nous donnent l'envie de venir les visiter. Allons ! en route, départ immédiat.
@ Anonyme
Septante (soixante-dix) églises en un mouchoir de poche géographique.
"En route"... mais je vous suggère de laisser le temps à votre route de se révéler farfelue, un rien déboussolée, très champêtre mais sans garde.
Oh, même pas un garde-fou ?
@ Elisabeth.b
Surtout pas...
Seul garde (pacifique) à la ronde : celui du manger à l'auberge de la Brune.
De l'église à l'auberge - vous nous tentez !
@ Tania
Le texte de ma réponse n'est qu'un prétexte pour vous proposer une conductrice et un guide...
Photos qui rendent au mieux (même si on n'a pas vu l'original !) l'atmosphère de cette église, et le passé qui transparaît au travers de ses meurtrières.
Le calcaire n'est pas loin du calvaire, la corde du tocsin. Les ronds dans l'eau soient bénis !
@ D. Hasselmann
A vous qui revenez de l'exposition Capa à Barcelone :
- "Pour qui sonne le glas ?"
On pourrait dire que certains cimetières (encerclant certaines églises fortifiées, par exemple de Lavaqueresse) tombent du ciel...
Mais je suis sûre que ce serait assez peu compréhensible (sauf, peut-être de vous ;-))
Il est des devinettes (quel est le comble du transept ? par exemple) qui font froid dans le dos. "Profondeur d'une meurtière" soit ! mais de cinquante ?
C'est un vertige, pour seulement deux petits yeux qui pourtant en redemandent ! l'imagination, l'histoire surtout tissant le reste. C'est tout de même étrange, des meurtières sur des élévations.
On espère que le curé de Burelles fabriquait en secret une bonne eau de vie. Peut être en soudoyant l'aubergiste de la "Brune", pourrais je la goûter ? boire à votre santé, et peut être vous convier à des agapes hors circuitées (si j'ose dire)
Merci pour le lien. Mille Chapeaux à vos pieds.
@ Frasby
Le brave curé serait-il décédé de la goutte ? Et si oui, de laquelle ???
En Thiérache, l'eau de (sur)vie se distille à base de cidre. Elle titre entre 40 et 45° (pas seulement à l'ombre).
Si non, pourquoi pas un banquet (forcément républicain) de ce blog à la Brune ???
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