DANS LA MARGE

et pas seulement par les (dis) grâces de la géographie et de l'histoire...

mardi 16 mars 2010

P. 253. Billet ouvert à ceux qui polluent "Nuit et Brouillard" de Jean Ferrat

.
Pochette des chansons de Jean Ferrat enregistrées en 1962 et en 1963.

Hier censurées
aujourd'hui illustrées n'importe comment :
"Nuit et Brouillard"
de Jean Ferrat

Ce 13 mars, quand il fut annoncé que Jean Ferrat avait définitivement quitté sa montagne, nombre de blogs ont répondu à ce soudain silence en reprenant "Nuit et Brouillard" en vidéos.

- "Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent."

Je me souviens encore que cette chanson bouleversante fut diffusée d'abord en Belgique parce qu'en France, la censure la retenait dans ses toiles d'araignée hypocrite.

Jean Ferrat :

- "L’O.R.T.F...

Faut-il que je rappelle que la censure a fait alors des victimes, dont j’étais. Cette interdiction à mon encontre sur les antennes, pendant des années, je la garde à fleur de peau."
(Interview par Pierre Chailland, PCA hebdo, Supplément culturel gratuit au N°1812).


Reste l'espoir que cette blessure ait été atténuée par le respect du public devant le sillon droit de Jean Ferrat au milieu des magouilles politiques (le directeur de l'ORTF aux ordres d'un gaullisme protecteur de "la voix de la France") ainsi que des tambouilles commerciales et médiatiques.
Respect aussi pour son Père, Mnachat Tenenbaum déporté sans retour vers Auschwitz...

Mais depuis ce 13 mars 2010, sur des vidéos de "Nuit et Brouillard" et largement répandues sur la toile, figurent - comment écrire ? - des illustrations débiles, par facilité coupable, ou pire encore, par goût secret de manipulations odieuses.

Deux exemples d'illustrations polluant "Nuit et Brouillard":

- une photo de l'intérieur du Vel d'Hiv' au cours des rafles de juillet 1942,
- un cliché d'un soi-disant groupe de juifs ainsi raflés.

Vel d'Hiv : la photo litigieuse(DR).

Un film de fiction de Rose Bosch marque l'actualité. Il tente de reconstituer comment les 16 et 17 juillet 1942, quelques 4 000 policiers français vont rafler 12.884 juifs (femmes, vieillards et 4.051 enfants compris), les transporter par cars de police et bus publics de la TCRP, jusqu'au Vélodrome d’Hiver, en plein coeur de Paris. Ces persécutés raciaux y resteront cinq jours dans des conditions d’hygiène épouvantables, avant d’être "expédiés" dans divers camps français comme Beaune-la-Rolande et qui seront autant d'antichambres avant Auschwitz.

Sur plusieurs vidéos reprenant la chanson de Ferrat, se détache donc le cliché présenté ci-avant.
Certes le cadre ne fait aucun doute : c'est bien le Vélodrome d'Hiver. Mais aussitôt se posent des questions. Vous pouvez agrandir dans tous les détails, sur aucune des personnes là réunies, sur aucun vêtement sombre, ne se détache une seule étoile jaune (obligatoire depuis juin 1942).

Mais encore, des contradictions apparaissent évidentes entre cette photo et les descriptions détaillées et recoupées de rescapés.

Annette Muller :

- "Nous étions installés sur des gradins, pressés contre d'autres gens, appuyant la tête sur les ballots ou les valises. En bas, sur la grande piste, on voyait des boxes et des gens autour qui gesticulaient. On entendait un bourdonnement de voix, comme une clameur discontinue et sans cesse on voyait ces mouvements désordonnés de la marée humaine sur les gradins (...).

Nous voulions aller aux cabinets. Mais impossible de passer dans les couloirs de sortie, et comme les autres, nous avons dû nous soulager sur place. Il y avait de la pisse et de la merde partout. J'avais mal à la tête, tout tournait, les cris, les grosses lampes suspendues, les haut-parleurs, la puanteur, la chaleur écrasante (...).

Il n'y avait plus rien à boire ni à manger. Un jour, des femmes au voile bleu sur la tête ont distribué de la nourriture. Au milieu des cris et de la bousculade, on nous donna une madeleine et une sardine à la tomate (...). Je ne me souviens pas avoir mangé autre chose au Vel d'Hiv. Rien d'autre."
(1).

Claude Lévy et Paul Tillard, Préface de Joseph Kessel, La grande rafle du Vel d'Hiv, Ce jour là : 16 juillet 1942, Robert Laffont, Collection Ce Jour-Là, 1967, 269 p.

1942 - 1967 : lors de la publication de ce bouquin signé par Claude Lévy et par Paul Tillard, soit 25 ans après la rafle, la même photo (partielle) avait déjà été choisie pour la couverture.
Or ce cliché a été pris en août 1944. Soit après la libération de Paris. Au Vélodrome d'hiver sont effectivement rassemblées des personnes soupçonnées, elles, de collaboration !!!

Annette Wieviorka à propos de la rafle de juillet 1942 :

- "C'est quelque chose qui s'est déroulé sans qu'il y ait de traces visibles et contemporaines.

Pendant longtemps, il y a eu une photo du Vel d'Hiv qu'on voyait partout.
Un jour, Serge Klarsfeld l'a regardée de près : il s'est rendu compte que c'était des collaborateurs internés après la guerre.
Ensuite, il a retrouvé une photo, une seule, où on voit des autobus au Vel d'Hiv, c'est tout."
(Libération).


Dans l'état actuel des recherches et des connaissances, cette photo authentique reste la seule à garder une trace des rafles de juillet 1942 à Paris (2).
Dès lors, que l'on cesse de faire semblant de montrer les victimes de 1942. Que l'on cesse de leur substituer leurs bourreaux, ou du moins quelques bourreaux potentiels, pris en photo en 1944...
Ce genre de confusion, volontaire ou non, est trop inconvenante.
A celles et à ceux qui s'étonneraient de l'adjectif "volontaire", peut-on rappeler par exemple ce qu'osa écrire Robert Aron ?
En 1967, ce révisionniste bon chic bon genre publia une "Histoire de l'épuration" en deux tomes chez Fayard. Il n'hésita pas à comptabiliser au nombre des victimes de l'épuration le massacre d' Oradour-sur-Glane !!! Comme si la Résistance avait commis les 642 assassinats collectifs des SS (y compris Alsaciens) de la "Das Reich" en pays Limousin...

Image de rafle, document détaché de certaines versions de "Nuit et Brouillard" (DR).

Second exemple du n'importe quoi l'emportant sur un minimum de rigueur : cet instantané.
Il est supposé montrer, sous l'occupation, des juifs raflés par les forces de l'ordre françaises et destinés à la déportation vers les camps de la mort.

Il suffit de s'arrêter à l'arme brandie en avant plan, à gauche. Une MAT 49 fabriquée dans les Manufactures d'Armes de Tulle à partir de... 1949.
Les hommes ainsi parqués ne sont ni des juifs, ni des résistants de la Deuxième guerre mondiale mais des Algériens (entre la fin des années 50 et 1961, en pleine "guerre" qui n'ose même pas dire son nom).
A noter que la Lettre du CRIF a publié ce même cliché l'an passé pour l'anniversaire des rafles de juillet 1942. Immédiate, ma mise au point écrite est restée sans réponse et sans suite...

Papon, complice de crimes contre l'humanité envers les juifs déportés depuis Bordeaux, et le Vel d'Hiv ont néanmoins leur place dans les événements au cours desquels cette dernière photo fut prise.

Jean-Luc Einaudi au procès Papon :

- "En mars 1958, M. Papon arrive à la préfecture de police de Paris et du département de la Seine (...).
A la fin du mois d'août 1958, il ordonne des rafles de travailleurs nord-africains comme il le dit dans un communiqué. Savez-vous où M. Papon les fait interner ? Il les fait interner au Vel'd'Hiv', qui existe encore, ainsi qu'à la salle Japy, deux lieux où les juifs avaient été internés avant d'être déportés vers les camps d'extermination nazis. Visiblement, ça ne pose aucun problème de conscience à M. Papon (...).
J'ai recueilli le témoignage d'un gendarme mobile présent au Vel d'Hiv' fin août 1958. Ce gendarme mobile m'a écrit que la gendarmerie mobile donnait, en particulier, des coups de crosse aux personnes qui avaient été arrêtées et qui étaient 3 000, et surtout il m'a dit, il m'écrit, que parmi les policiers de la police municipale, on se vantait d'avoir jeté un certain nombre de personnes à la Seine (...).

Arrive le 17 octobre 1961 (...). Une manifestation regroupant des Algériens, hommes, femmes, enfants, va avoir lieu de la place de la République jusqu'à l'Opéra, réunissant quelques milliers de personnes (...).
A la hauteur du cinéma Le Rex, des véhicules de police dépassent le cortège, les policiers descendent et ouvrent le feu. Là, des Algériens sont tués par balles, une charge de police a lieu. Un Français sortant du Rex sera tué à cette occasion, d'ailleurs. Au pont de Neuilly, la police ouvre également le feu, des gens sont tués (3) et puis on voit des policiers jeter à la Seine, du haut d'un certain nombre de ponts, des personnes raflées (...).
Savez-vous qu'en octobre 1961, parmi les protestations qui se sont élevées, il y a eu celles de l'Union des société juives de France, de l'Union des juifs pour la Résistance disant que ce qui venait de se produire rappelait ce qui s'était produit sous l'Occupation ? Savez-vous que le grand rabbin Sirat est intervenu ? Il ne pouvait faire autrement que se remémorer ce qui s'était passé et ce qu'il avait vécu. Savez-vous que l'Union des étudiants juifs a organisé des réunions de protestation ?"
Audience du 16 octobre 1997 (4).

Non pas des juifs en 1942 mais des Algériens au tournant des années 50-60... (DR).

En résumé, ce billet tente de démontrer que deux photos destinées à mettre en valeur "Nuit et Brouillard", portent en réalité des amalgames et des méprises entre juillet 1942, août 1944 et 1958-1961...

Avec pour seuls liens un lieu maudit comme le Vel d'Hiv, des méthodes policières identiques telles les rafles et même des personnages clés au nombre desquels Papon...

Par respect pour la mémoire de tous les déportés, pour celles de Jean Ferrat (5) et de son Père Mnascha (convoi 39 du 30 septembre 1942), que l'on réécoute "Nuit et Brouillard" sans polluer des vidéos avec des images inconvenantes.

Notes :

(1) Annette Muller, la petite fille du Vel d'Hiv, du camp d'internement de Beaune-la-Rolande à la maison d'enfants, Préface de Serge Klarsfeld, Les Editions Cercil, 2009, 248 p., pp. 45-46.

(2) Ne pas manquer "le crime administratif" sur blog de Maître Eolas.

(3) Liste de victimes mise en ligne par le Cercle Bernard Lazare de Grenoble.

(4) Le Procès de Maurice Papon, 8 octobre 1997 - 8 janvier 1998, Compte rendu sténographique / tome 1, Albin Michel, 1998, 953 p., pp. 227 à 244.

(5) Chronique de Paul Hermant, ce 15 mars, RTBF - Matin première, 7h20.

20 commentaires:

Brigetoun a dit…

pour le Vel d'Hiv d'autant plus idiot (enfin je ne suis as certaine que je n'aurais pas fait l'erreur si je n'avais horreur des "illustrations" pléonastiques) que la photo des bus est oppressante et conviendrait fort bien. Pour les algériens si, comme moi, on est incapable de reconnaître l'arme, la coupe des complets et les imperméables signalent l'erreur de date

JEA a dit…

@ brigetoun

souhaitant proposer une vidéo différente pour chaque nouveau billet mais en lien avec celui-ci, je puis vous confirmer combien il est parfois malaisé d'arrêter son choix
la cause principale : vous la soulignez
les pléonasmes d'une lourdeur étouffante...

MH a dit…

Merci pour ces rectifications historiques urgentes mais je ne crois pas qu'il s'agisse de manipulations odieuses. Nous vivons dans l'ère et le besoin pressant de l'image et donc quand il n'y a rien (ça c'est terrible !) on prend ce qui ressemble.
Enfin c'est mon impression mais peut-être que je me trompe.

JEA a dit…

@ MH

C'est que côté manipulations, un Le Pen par exemple ne se gêne pas, lui qui continue à engranger largement des voix.
Un exemple à Strasbourg, le 14 février 2004 :

- "Il y a en France un parti de collabos qui travaillent avec les antifrançais et, au rang de ceux-ci, il y a les miliciens de la LICRA et les francs-maquereaux de la LDH et de SOS Racisme."

Les progressistes se retrouvent avec l'étiquette infâmante de collabos tandis que les adhérents de la Ligue Contre le Racisme et l'Antisémitisme deviennent des miliciens, ces assassins de juifs et de résistants... Quant à la Ligue des Droits de l'Homme, elle se trouve assimilée à la traite des blanches et à la maçonnerie, elle aussi persécutée sous Pétain !!!
Le Pen se sert des mots pour blesser au plus profond, pour tenter d'avilir, pour réveiller des douleurs inguérissables et liées à la Shoah, au nazisme, à Vichy. D'autres peuvent hélas chercher à utiliser des illustrations.

Lyvie a dit…

Que dire à la lecture d'un tel billet...
Cette chape de plomb me laisse sans voix.
Les effets du silence, de la censure, perdurent jusque dans les commémorations...

Espoir a dit…

Très belle page, merci.
Vous avez su trouver le titre qui convient parfaitement pour ce billet.
Il nous manque des "professionnels comme vous" pour rétablir la vérité et ne pas tronquer l'Histoire.
PAPON- LE PEN, a mettre dans le même panier "pourris"
Papon n'a jamais regretté quoi que ce soit, de plus il a été enterré avec la "Légion d'Honneur" bien méritée, pour son travail accompli avec beaucoup de zèle. Pourquoi se repentir, il n'avait rien fait de mal !.... Si c'était à
refaire, il réagirait de la même façon.

JEA a dit…

@ sylvie

soyez remerciée par la page de votre blog :

- http://sylvie-lectures.blogspot.com/2010/03/kaddish-pour-lenfant-qui-ne-naitra-pas.html

JEA a dit…

@ Espoir

Impossible d'oublier le "spectacle" lamentable mais révélateur d'un Papon fuyant en Suisse (mais livré comme Pétain) pour tenter d'échapper à la justice de son pays.

Zoë Lucider a dit…

Lorsqu'on est pas spécialiste on peut faire la confusion mais certains des exemples que vous citez, notamment Aron ne sont en effet pas des confusions de hasard.
La chanson de Ferrat a hanté mon enfance.

LT a dit…

Votre commentaire sur la manipulation par l'image aurait pu prendre place dans l'expo "Controverses" vue à Bruxelles!
J'écoute Jean Ferrat et toujours une émotion... C'est ça, l'immortalité !

JEA a dit…

@ zoé lucider

si cet Aron-là s'est
définitivement disqualifié comme "historien" (même l'extrême droite ne semble plus le retenir comme référence)
des questions se posent sur Fayard en 1967, en terme de crédibilité d'une publication en 2 tomes (qui m'a trompé, comme d'autres, sur son contenu avant l'achat)
en fait, il s'agissait de mettre aux collabos le masque des victimes face à des résistants sanguinaires, sans foi ni lois...

JEA a dit…

@ LT

A l'origine de ce billet : les courriels et autres échanges téléphoniques qui ont aussitôt suivi l'annonce du décès de Jean Ferrat
avec cette image d'un chanteur partant sur les mêms mots que Clavel :
- "Messieurs les censeurs, bonsoir !"

Tania a dit…

Emue en relisant ces paroles si souvent écoutées et chantées. Jean Ferrat, cette grande voix à nulle autre pareille, j'avais envie d'écrire à son sujet mais je ne savais comment pour ne pas céder au style commémoratif.

Votre saine colère contre les manipulations et les amalgames est un hommage très pertinent et j'applaudis à votre façon de remonter les bretelles aux amateurs d'à-peu-près.

JEA a dit…

@ Tania

Un exemple hélas authentique de colère froide.
Il m'avait été proposé de rédiger un documentaire sur François Bovesse, homme politique wallon abattu par des collabos.
Donc mise par écrit du fil conducteur, des séquences, des interviews.
Bovesse avait été magistrat d'un tribunal militaire en 14-18. Sur mon commentaire, la tv réalisatrice a mis des images de soldats de 14-18, oui. Mais des Anglais, des tommies...
Croyez-vous que cette erreur manifeste et débile ait été "corrigée" ? Evidemment, non.

D. Hassezlman a dit…

Toujours la rigueur l'emportera sur l'amalgame et l'approximation, et vous en faites ici, cher JEA, une fois de plus, la démonstration irréfutable.

J'ai été estomaqué par le fait que lemonde.fr, sous un article consacré au décès et à la vie de Jean Ferrat, ait laissé passer autant de commentaires insultants et faux (notamment son "appartenance" au PCF et à son "stalinisme" permanent).

Les vidéos avec des montages approximatifs doivent être dénoncées, et c'est bien le problème de YouTube où chacun peut "poster" n'importe quoi, sans aucun contrôle, et sans respect pour la vérité historique voire même mélodique !

La seule photo de la Rafle du Vél d'Hiv, retrouvée par Serge Klarsfeld, est bien connue : et dire que l'on se pose ces jours-ci la question de savoir si l'on doit détruire ou non toutes les archives photos de France Soir par "manque de place"...

Continuez votre combat persévérant.

MH a dit…

Désolée pour mon com précédent malencontreux. Je ne mets nullement en doute l'utilisation et le détournement d'images à des fins odieuses. Je m'interroge seulement concernant l'intention de manipulation de ces deux photos précises. D'abord je suis effarée par vos découvertes, cela me paraît tellement gros de remplacer la photo du Vel dhiv des déportés juifs (photo qui n'existe pas) par celle qui représente les collabos et pour l'autre photo de sauter de dix ans dans le temps ! Est-ce pour faire des collabos des victimes et pour les algériens qu'en est-il ? Mais si personne (et j'en suis bien sûr) ne perçoit l'erreur, quel est l'intérêt de la malversation? (l'inconscient?)
Pardonnez-moi cette question un peu idiote.

JEA a dit…

@ MH

Alors s'il est bien des commentaires bienvenus, ce sont aussi les vôtres.
Par contre, mes réponses ne sont jamais que des hésitations.
Reste que parmi les méthodes des révisionnistes, l'une est aussi simple que répétitive.
Prendre un "détail", prouver ou faire semblant de prouver qu'il est faux puis en déduire que le "tout" ne vaut historiqument pas mieux.
Au moins celles et ceux qui travaillent sur la Shoah restent attentifs.
Pour les deux photos, ce mécanisme pourrait jouer plus tard. Quand il n'y aura plus de victimes en vie. "On" aurait alors ressorti ces photos à hauts cris et en les dénonçant. Puis le mécanisme glisserait vers la négation des rafles et notamment du Vel d'Hiv...
Le nombre de victimes, les méthodes, etc...
C'est énorme ? Oui mais hélas pas exclu puisque nous, en sommes toujours avec les chambres à gaz elles-mêmes cibles de ces négateurs.

JEA a dit…

@ D. Hassellann

Pas plus tard qu'hier, avec un ami qui m'est cher, nous évoquions les commentaires sur des sites de la presse francophone belge et en France. Il y a là d'incroyables poubelles. Avec même très nettement des groupes organisés ressortant des argumentaires longuement aiguisés. Ce ne sont hélas pas des brèves de comptoirs, mais des longues d'intolérances haineuses.

D. Hasselmann a dit…

Dans l'attente de la reprise d'activité de ce blog qui nous manque, je relis ce "post" sur la rafle du Vel d'Hiv.

J'avais dû le parcourir un peu rapidement car, comme vous, je remarque sur la photo où un policier (en képi) tient une arme, celui-ci me rappelle immédiatement les pistolets-mitrailleurs MAS 49-56 dont nous étions encore dotés dans notre régiment d'artillerie en 1971-72 !

Ils ne pouvaient évidemment pas exister à l'époque pétainiste.

Par ailleurs, il est amusant de voir comment j'avais tapé mon nom, et comment vous m'aviez répondu !

MH a dit…

Oui, comme Dominique, en attendant vos nouveaux billets, je relis les anciens billets qui ne sont pas anciens, vu le temps politique qui règne actuellement en Belgique ou ailleurs...
Quelle pertinence dans la construction de chaque post et quelle clarté dans vos réponses aux questions ! Merci !