DANS LA MARGE

et pas seulement par les (dis) grâces de la géographie et de l'histoire...

mercredi 24 mars 2010

P. 257. Mars 1493 : Christophe Colomb...

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Christophe Colomb
La découverte de l'Amérique
I. Journal de bord et autres écrits, 1492-1493
II. Relations de voyages et autres écrits, 1494-1505,
La Découverte/Poche
2002, 351 p. et 433 p.

Présentation par La Découverte :

- "Les deux volumes de La Découverte de l'Amérique constituent l'édition la plus complète des écrits de Christophe Colomb (1451-1506). Ils réunissent, entre autres textes, le journal de bord du premier voyage (tome I, 1492-1493), et les relations des trois voyages suivants (tome II, 1494-1505). Chacun de ces volumes est enrichi d'écrits et de documents historiquement essentiels, comme ceux du fameux " Livre des prophéties ", qui éclairent notre compréhension et notre connaissance de Colomb. La figure à la fois énigmatique . et fascinante de celui qui fit basculer l'histoire du monde se dégage de ces textes dans toute sa grandeur, ses contradictions, sa complexité.
La présentation de ces deux volumes précisent l'apport personnel de Michel Lequenne aux études colombiennes : il montre que Colomb cherchait moins à atteindre les " Indes ", c'est-à-dire l'Asie, qu'un véritable continent encore inconnu. Il ne douta pas de l'avoir découvert, mais crut toujours que ce Nouveau Monde était sud-asiatique ; il ignora que c'était le double continent que nous appelons Amérique. Désormais, nul ne pourra plus méconnaître la personnalité complexe d'un homme ni héros ni saint, exalté certes par les découvertes de ses voyages mais avide de richesse, un homme de son temps, porteur aussi des plus grandes utopies."


Michel Lequenne :

- "Christophe Colomb est sans doute le personnage le plus mythifié de l'histoire. C'est à la fois la rançon de sa gloire et de l'importance de sa découverte qui coupe l'histoire humaine en deux : avant, la dispersion des humanités s'ignorant entre elles; après, l'unification progressive (...).
Cinq siècles sont passés sans apaiser les passions que soulève sa personne d'exception. C'est parce qu'il est celui qui engage le plus grand tournant de l'histoire du monde, qu'il a provoqué cultes et exécrations (...). La découverte du Nouveau monde est exaltante; la colonisation et les horreurs qu'elle initie provoquent l'indignation et le dégoût."
(Introduction, TI / PP 7 et 37).

"Il n'existe de Colomb aucun portrait peint, dessiné ou gravé authentique. Tous ceux que l'on possède ont été éxécutés après sa mort ou hors de sa présence." (T I / P. 41).
(Mont. JEA / DR).

Le 3 août 1492, Colomb quitte le vieux continent.
Les marins partent vers l'inconnu, ou du moins selon les espoirs de l'Amiral, vers les Indes mais par une voie nouvelle. Ils sont à peine 90 sur trois esquifs : la Niña, la Pinta et celle qui recevra plus tard le nom de Santa Maria.
Le 12 octobre, cette navigation éprouvante et parfois accompagnée d'épouvantes trouve enfin une terre ! Colomb va lui donner le nom de San Salvador.

L'histoire bascule. L'Ancien et le Nouveau Monde cessent de s'ignorer mutuellement.
Le 4 mars 1493, Colomb termine la traversée inverse et arrive dans l'embouchure du Tage.
Après une entrevue orageuse avec le roi du Portugal, l'Amiral fait mettre les voiles vers l'Espagne qu'il atteint le 15 mars.

Dessin présentant Colomb placé sous la protection des anges (DR).

Journal de bord de Christophe Colomb,
Vendredi 15 mars :

- "Hier, après le coucher du soleil, il poursuivit son chemin jusqu'au jour par peu de vent et, au lever du soleil, il se trouva sous Saltes.
A l'heure de midi, avec la marée montante, il passa la barre de Saltes et entra dans le port même d'où il était parti le 3 août de l'année précédente.
Et c'est ainsi, dit-il, qu'ici ce termine cet écrit, bien qu'il eût dessein de se rendre par mer à Barcelone, ville en laquelle on l'informait que se trouvaient Leurs Altesses, et ce afin de leur faire relation de tout son voyage, que Notre Seigneur lui avait permis de mener à bien et pour lequel il lui avait plu de l'éclairer. Car il savait en toute certitude et était assuré au-delà du moindre doute que Sa Haute Majesté fait tout ce qui est bien, que tout est bon fors le péché et qu'on ne peut avancer ni penser aucune chose si ce n'est avec son consentement."

- "Telles sont les dernières paroles
de la relation par l'Amiral don
Cristobal Colon de son premier
voyage aux Indes et de leur décou-
verte, et il eut, certes, grande-
ment raison et parla en très prud'
homme et presque en prophète, bien
que les hommes imbéciles n'aient
pas compris quels biens spirituels
et temporels Dieu offrait à l'Espagne.
Ainsi, par son ambition et sa cupi-
dité, l'Espagne ne fut pas digne de
jouir des biens spirituels, saufs
quelques serviteurs de Dieu."

Gravure fantaisiste avec un Colomb plongé dans la mythologie (DR).

10 commentaires:

Brigetoun a dit…

comment éviter tout un chacun de le re-écrire - symbole d'une aventure fabuleuse, marque du changement du monde, matérialisation de la renaissance

JEA a dit…

@ brigetoun

ce billet ne se justifie que par la date, plutôt par l'espace de 500 ans entre la fin de ce premier voyage et Obama se débattant comme pas possible pour que plus de 30 millions d'Américains accèdent à un début de santé...
il n'empêche que la dernière page du journal de Colomb est à la fois dérisoire et révélatrice d'une époque alliant le trône, l'épée et la croix...

D. Hasselmann a dit…

Avant même de lire les commentaires de ce texte joliment illustré, je faisais le parallèle avec la lutte de Barack Obama contre les lobbies de droite dans son pays concernant, en ce moment, la réforme des mesures touchant à la santé.

Combien de commentaires (jubilant discrètement...) a-t-on pu lire sur "l'échec" d'Obama ?

Je me souviens de ce Jean-Michel Apathie, sur Canal +, il y a quelques mois, exécutant d'un trait - sans rien y connaître - la politique du nouveau Président américain, devant une Christine Lagarde et un BHL qui ne se laissèrent pas, pour le coup, enfumer par les affirmations de ce pitre médiatique.

Oui, il est utile de toujours rattacher le présent à l'Histoire : merci à vous, JEA, de savoir en tisser avec ténacité le(s) lien(s).

Tolérance a dit…

N'oublions pas que nous sommes en pleine "inquisition" avec toutes les horreurs que cela a engendré. C'est un autre sujet sur lequel il y aurait beaucoup à dire. Peut-être que notre "Ami" JEA se penchera sur la question.

JEA a dit…

@ D. Hasselmann

Si j'avais été Christophe Colomb, je vous aurais, engagé (ou au besoin, embarqué de force) comme photographe officiel de ce premier voyage !

JEA a dit…

@ Tolérance

Bartolomé Bennassar :
- "L'histoire de l'Inquisition est l'illustration du drame qui menace les hommes chaque fois qu'une liaison organique s'établit entre l'Etat et l’Eglise."

Danièle Duteil a dit…

"Le trône, l'épée, la croix"... toute l'histoire du monde.

JEA a dit…

@ Danièle Duteil

et les utopistes, les libertaires, les poètes...

MH a dit…

et les aventuriers, les 'découvreurs' de tout genre...

JEA a dit…

@ MH

et les aventurières-exploratrices :
Mary Henriette Kingsley, Ida Pfeiffer, Juliette de Robersart (belge), Alexandra David-Néel...