DANS LA MARGE

et pas seulement par les (dis) grâces de la géographie et de l'histoire...

dimanche 24 janvier 2010

P. 228. Autres minimaximes

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Jeantes (Ph. JEA / DR).

Miettes de mots
mots en miettes...


demandez le programme,
vous verrez le pluriel
de solitude :
les plaines vides

depuis la nuit
où la boussole a perdu
le nord,
elle se sent moins superflue

Boussolitaire (Ph. JEA /DR).

l’arbre a gardé une feuille
pour rédiger ses dernières
volontés
mais cherche encore ses mots

le soleil a joué sa mélancolie
aux dés
tout perdu et rendu
les nuages encore plus périmés

le vent s’est cassé
un ongle repeint
sur la rumeur
de l’avant-dernier horizon

Le général hiver et les oiseaux dégâts collatéraux (Ph. JEA / DR).

les grands froids
expulsent par charters entiers

les oiseaux des bois
et je n’aime pas ça

nouvelle réconfortante :
les routes inutiles
ne conduisent nulle part ailleurs
qu’ici


22 janvier 2010 (Ph. JEA / DR).

quand ils font du porte-à-porte
les hiboux revivent des cauchemars
de clous et
les clochards dorment debout

si vous suivez les traces
du brouillard,
vous n’avez pas fini
de gagner votre temps


Cauchemar éveillé, la Rotonde d'Hirson (Ph. JEA / DR).


20 commentaires:

Brigetoun a dit…

goûteux - une petite prédilection pour les arbres en quête de mots et les routes inutiles

Anna de Sandre a dit…

"l’arbre a gardé une feuille
pour rédiger ses dernières
volontés
mais cherche encore ses mots"

Comment faites-vous ça ? J'aurais aimé l'écrire.

Elisabeth.b a dit…

D'où l'expression chemin de prédilection.

Amaryllis a dit…

Oui c'est parfait. J'aime beaucoup

Zoë Lucider a dit…

florilège de maximes,
liqueur de mots
tissage de bouts tramés
feuilleton d'images,
Mo(t)saïques de fulgurances

JEA a dit…

@ brigetoun

par ici, pas de déroute des arbres...

JEA a dit…

Anna de Sandre

je suis sans excuse pour avoir oublié le parapluie rouge accroché à une branche (se sentant gauche, il est vrai)

JEA a dit…

@ Elisabeth.b

chemins comme des parchemins...

JEA a dit…

@ Amaryllis

merci pour tous ces poèmes au féminin pluriel qui, page après page, rendent votre blog si précieux

JEA a dit…

@ zoé lucider

vous avez la gentillesse de ne pas kleenexer ces maximes,
j'aurais préféré en écrire pour votre blog le premier vendredi de ce mois, mais voilà, sans être alambiquée, l'inspiration ne vient qu'au goutte à goutte...

D. Hasselmann a dit…

Rotonde ennuagée, Rethondes d'autrefois, notations comme des coups de fusil, trouée du ciel, poésies au bout de la ligne de mire : un dimanche comme grisaille et mémorial, "avant-dernier horizon" de l'après.

JEA a dit…

@ D. Hasselmann

le site est hallucinant : une ancienne gare de triage, et de quelle dimension avec même (tradition du Nord) un beffroi et le tout à l'abandon total

Tania a dit…

Passé le seuil
Salué l'arbre
Repeint les pattes de l'oiseau
Perdu la couleur du ciel

JEA a dit…

@ Tania

ici le seuil est sans prétentions ni éditions

Saravati a dit…

Jolis textes qui se prennent à l'écheveau capricieux des mots !
Je n'ai pas vu les commentaires de votre texte suivant, si je puis me permettre, ces commentaires étaient-ils tous si virulents au point de les supprimer tous ?
Vous savez comme moi que ce genre de sujets est toujours objet de controverses et réveillent des sensibilités opposées. La "politique" est toujours une frontière à franchir avec prudence ...Dommage !

saravati a dit…

Je reprends la phrase sélectionnée par Anna : "l’arbre a gardé une feuille
pour rédiger ses dernières
volontés
mais cherche encore ses mots"
et j'ajouterai : "il cherche encore la plume qui lui tombera du ciel"

JEA a dit…

@ Saravati

pour répondre à votre question :
"Antwerp 1940"
est une fiction, pas une page d'histoire
et sauf à me faire un procès d'intention, cet extrait ne recèle aucune intention politique contemporaine

en 1940, les personnages ne vont quand même pas se déchirer sur l'actuel conflit du Moyen Orient !?! ni sur le présent révisionnisme, ni à propos du débat sur l'identité française, ni sur les autres génocides, ni...
or une majorité des commentaires, agressifs, racistes, volontairemen blessants, partaient dans ce sens

enfin, nous n'allons quand même pas nous heurter à la question de savoir s'il devient impossible d'écrire une fiction sur 1940 sans aussitôt voir le récit abandonné pour des projections dans le présent et dans le conflictuel aigu ?
vous savez : jusqu'à aller m'accuser d'être "payé" et de me "payer" sur les malheurs de persécutés ???

j'ai donc fermé les commentaires
tous
pour éviter de prendre des ciseaux de censeur; garder ici, rejeter là...
après avoir hésité et sachant qu'il n'est pas de vraie solution à mon dilemne

en conclusion, il faut donc garder un roman en écriture pour soi si c'est pour qu'un blog devienne le révélateur d'un désintérêt total pour l'écriture tout en métamorphosant le roman en cible pour des haines entretenues par l'immédiate actualité

JEA a dit…

@ saravati

avec le souhait que ce ne soit pas un plumier plombé qui lui tombe d'un nuage d'orage ô désespoir...

Saravati a dit…

"nous n'allons quand même pas nous heurter à la question de savoir s'il devient impossible d'écrire une fiction sur 1940 sans aussitôt voir le récit abandonné pour des projections dans le présent et dans le conflictuel aigu ?"
C'est bien là que réside le problème du discernement des lecteurs qui lisent souvent au premier degré et prennent nos écrits pour de l'argent comptant (puisqu'on parle d'être payé !!!)et les phrases écrites deviennent comme des opinions personnelles !
Je ressens la même chose avec des états d'âme que j'écris chez moi et qui ne sont que des projections.
Comme si on s'imaginait que l'écriture est la vraie vie alors qu'elle n'est qu'une des multiples facettes de mode de penser et de ressentir sans qu'ils soient nécessairement les reflets de notre âme !
L'incompréhension est une des pierres d'achoppement de la communication ici et ailleurs. Hélas !

Pâques a dit…

Une écriture élégante, ciselée..
L'arbre a gardé une feuille pour rédiger ses dernières volontés...
J'aime beaucoup.
Amicalement
Marcelle