Forêt ardennaise. Photo JEA (DR).
Dehors
des oiseaux tutoient les nuages
et d’autres perdent leurs plumes
dans les encriers
Des cœurs éphémères
se destinent aux écorces
et d’autres restent à quai
comme nomades sans passeports
Des fleuves rebelles
saccagent joyeusement leur lit
et d‘autres se laissent
vendre en eau bénite
Des hôpitaux blanchissent
les cheveux des impatients
et d’autres affichent
une morgue glaciale
Des chemins refusent
de conduire quelque part
et d’autres se creusent
comme les lignes de demain
Il fait triste
il fait beau dire
et d'autres mots s’égarent
sur une toile de Delvaux
Paul Delvaux, Le rendez-vous d'Ephèse, 1967 (DR).
Quatre saisons pour résumer toute une vie ?
le temps naufragerait en solitaire
et d'autres crabes-tambours
signeraient la chorégraphie
...
Même réduites
en poussières
d'autres étoiles nous sauvent
de toutes les quarantaines
Pedro Almodovar, Parle avec elle (2001).
Lien vers Christophe Borhen : lettreslibres
8 commentaires:
merci JEA/JEA : vous avez bien rendu le fondu déchainé de ma pensée concernant Chr B. !
je vous bise !
à la rentrée peut-être , mon Dieu cacté seul le sait !
portez vous bien !
@ Cactus
La grande paternité n'enlève rien au piquant de vos commentaires...
Beau poème, peinture onirique, danse aérienne : la trilogie fonctionne harmoniquement.
@ D. Hasselmann
Grand merci à l'(h)auteur du
C(h)asse-C(l)ou ...
Prose superbe, j'ai du retard dans mes lectures de blog.
@ Loïs de Murphy
La prose tente de ne pas être trop... prosaïque.
Je n'avais pas vu ce billet ! les rapports texte images sont puissants. Et le poème, magnifique.
@ Frasby
Etant ici sur le pas de ma porte, loin des traboules, j'en profite lâchement pour répéter tous les plaisirs à lire chacun de vos billets. Avec notamment une culture latine qui ravit des jours que je croyais définitivement anciens et qui en prend, grâce à vous, un joli coup de re-nouveau...
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