DANS LA MARGE

et pas seulement par les (dis) grâces de la géographie et de l'histoire...

lundi 13 juillet 2009

P.143. Escale en photos

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Après la légèreté des mots :
le pare-chocs de quelques photos
sur une presqu'île


Le phare de Goury (Ph. JEA/ DR).

Les oiseaux de Prévert ont disparu avec lui. Mais son encrier a été réouvert par Claudie Gallay (1).

Matamores soucieux de prouver leurs pouvoirs, d'aucuns ont implanté sur la presqu'île un gigantesque chancre post-Hiroshima. Ce repoussoir isole encore plus la pointe qui tourne définitivement le dos à cette mort usinée. Pour ne dialoguer qu'avec l'eau de la mer courage.

Baie d'Ecalgrain (Ph. JEA / DR).

La terre en reste la bouche bée, les vagues salivent. A chacun de leur malaise, les falaises parsèment des cailloux. Les mots s'iodent. Malmenée par un naufrage lointain, une malle déborde d'épices aux couleurs criantes. Le soleil préfère les demi-tons et le silence... les prolongations.

Gatteville (Ph. JEA / DR).

Le ciel se dédouble et c'est la ruée des nuées vers l'horizon. Les arbres gris en perdent leur perruque et leurs lettres de noblesse. Les cuivres des instruments à vent se défoulent. Il y a du baroque dans l'air !

Phare de Gatteville (Ph. JEA / DR).

Sur l'écran : des rires et des envols d'un enfant de dix ans. Au piano : un accompagnateur qui joue les pieds dans l'eau quand se réveille la marée.

Vestige fragile de matériel allemand (Ph. JEA / DR).

Les flots font le mur de l'Atlantique quand ils le veulent.

Mais en trois mois, de juin à août 1944, la Normandie a été obligée de boire le sang de 240.000 porteurs d'uniformes de la Wermacht.
125.846 GI, 83.045 Britanniques, Canadiens et Polonais sans oublier 16.714 aviateurs alliés n'en sont jamais revenus.

15.000 civils ont été écrasés sous les bombardements préparant le débarquement. Puis 19.890 Normands perdirent la vie au cours des opérations qui devaient les libérer...(2)

Plage le long des Cruttes (Ph. JEA / DR).

Partagé entre la terre et la mer, le sel des mots. Comme une réconciliation marins-paysans. Retour en tracteur vers les Ardennes. Les autoroutes sentent le bouchon. Mais pas besoin de guide pour retrouver les chemins espiègles des écoliers non piégés...

NOTES :

(1) La page 15 de ce blog était consacrée aux Déferlantes. Elle a mystérieusement disparu. Restent les pages 22 et 27 portant elles aussi la marque de Claudie Gallay.

(2) Antony Beevor, D-Day et la bataille de Normandie, Calmann-Lévy, 2009, 638 p.

5 commentaires:

MG a dit…

Vos photographies m'ont apporté le goût salé que la mer dépose sur les lèvres.

JEA a dit…

@ MG

Cadeau d'un nouvel appareil... mais à apprivoiser. Tout le sel d'une initiation.

kris a dit…

A la relecture mais trop tard. ;-(((.... Claudie Gallay...

claire a dit…

Magnifiques photos, j'adore celle des tracteurs, bravo!!

JEA a dit…

@ Claire

J'ai hélas raté leur sortie de la mer, comme s'ils revenaient d'Angleterre...