P. 114. Ce roman que le Président ne peut souffrir

Badge du Président et de sa cour (Détournement JEA / DR).

Sur France Musique, ce samedi 9 mai à 8h15, le "Mutin première" de Martine Kahane m'a conduit à un bref micro-trottoir.
Question de recueillir quelques avis éclairés et autorisés sur cette "Princesse de Clèves" qui provoque de telles allergies présidentielles.

Christine Albanel :

- Monsieur le Président
Je vous écris une lettre
Pour dénoncer un roman
Que vous ne lirez point
Même si vous en aviez le temps…

PS :
Je n’ai demandé la tête de personne,
même pas celle de Mme de La Fayette.

Berlusconi (il Cavaliere) :

- Est-ce que je puis palper les formes de cette Princesse-là ?

Eric Besson :

- Le délit de solidarité avec la Princesse n’existe pas (encore).

Xavier Darcos :

- Je trouve qu'on en parle beaucoup. Il y a une Mme de La Fayette, j'aimerais bien qu'on parle des 358 000 autres écrivains qui, au quotidien, font leur métier.


(DR).

Rachida Dati :

- La Princesse s'occupe de ce qu'on lui donne à s'occuper, et puis elle s'occupe de ce qu'on lui donne à s'occuper avec les personnes qui peuvent porter ses affaires à s'occuper. Je l'ai bien fait là ?

Dieudonné :

- Cette Princesse (sioniste sans doute) aime diviser, c'est son sport favori, pour pouvoir contrôler la France.

François Fillon :

- Oui au débat d'idées, mais non à cette chasse au président de la République, à ces critiques littéraires qui n'ont rien à voir avec la vie politique.

Alain Juppé :

- Je vois en permanence circuler dans la presse, je ne sais pas d'où ça vient, sans doute de mes adversaires, l'idée que je pourrais relire la Princesse. Je vous le redis avec la plus grande fermeté : je n'en ai aucunement l'intention. Ceci à destination du Président et dans la mesure où je reviendrais au gouvernement.

Hervé Morin :

- Je ne suis pas chargé de réécrire ce roman. Maintenant, on tourne la page.

Michel Rocard :

- Un historien anglais nommé Toynbee s'était essayé à dénombrer le nombre de civilisations qu'il y avait eu dans l'histoire. Il en dénombrait 27 dont à son avis 17 ou 18 étaient déjà mortes, et dont les restantes étaient en train de fusionner dans une vaste civilisation technico-occidentale. Le déclin, cela existe. Les échecs de civilisations, cela existe dans l'histoire humaine… Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Rejeter la Princesse n’arrange rien.

(DR)

Jack Lang :

- Je crois avoir avec le Président une - très modeste - parenté, par le goût du mouvement et du défi. En revanche, nos racines littéraires sont aux antipodes.

Nicolas Sarkozy :

- Ceux qu’ont fait des études, on se demande c’est à quoi ça leur a servi de lire la Princesse ?
- Vous voulez que je vide un livre qui est déjà vide ?

Bernard Tapie :

- J'étais comme cette belle gonzesse de Clèves dont on pense qu'elle est idiote parce qu'elle a un physique.

Christian Vanneste :

- J'ai employé et je l'ai regretté - je l'ai d'ailleurs retiré - le mot “inférieur”, qui ne visait pas du tout les lecteurs mais le roman même de Mme de La Fayette.

Dominique de Villepin :

- Le Président manifeste une ignorance de l’histoire littéraire de France qui est tout à fait remarquable. Je ne demande pas que nos dirigeants soient des rats de bibliothèque, ce qui ne sied pas à l’exercice du pouvoir. Je demande simplement qu’ils lisent un peu plus, qu’ils se mêlent un peu plus aux Français pour découvrir à quel point on honore encore la littérature dans notre pays.

Pas assez people ni bling-bling (DR).