DANS LA MARGE

et pas seulement par les (dis) grâces de la géographie et de l'histoire...

samedi 24 avril 2010

P. 272. "Salamandra, enfant de Patagonie"

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"Salamandra"
enfant du cinéma argentin
et de l'après-dictature...

Allez, encore un film "gens d'ici non admis". A moins qu'un frère ou qu'un père Noël ne vous l'apporte par la cheminée (enfin éteinte) sous forme de disquette (je suppose que la petite galette pas des rois s'appelle comme ça).

Un premier film. Pas encore adulte selon une majorité de critiques. Donc les prémices d'une oeuvre en devenir. Avec, est-il permis d'espérer et de le souhaiter, quelques fées et/ou sorcières du septième art pour marraines...

Synopsis :

- "En prison depuis des années, Alba sort enfin et retrouve son fils. Dans l'Argentine du début des années 1980, après la dictature, la trentenaire et le petit garçon prénommé Inti se cherchent un avenir à deux. Alors qu'Alba peine à trouver un logement décent dans la vallée d'El Bolson, au sein d'une communauté hippie de Patagonie, Inti observe avec autant d'effroi que de curiosité le monde chaotique qui l'entoure."

Pablo Agüero :

- "Pour moi, donner de l'espoir équivaut à dire :

« Attendez, ce sera mieux plus tard, au paradis peut-être ».
Je préfère le désespoir qui dit :
« Allez-y tout de suite, jusqu'au bout, c'est maintenant ou jamais ! ».
L'enfant est comme ça, je crois. Il ne se prend pas la tête avec la morale de l'espoir ou du désespoir ; il est dans l'immédiat."

Extrait du film. Voir son site (DR).

EcranNoir :

- "Ne pas rater ce film pas comme les autres : né
sous une bonne étoile au Festival des Scénaristes de Bourges, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs 2008, puis dans de nombreux festivals internationaux, et bénéficiant, enfin, d’une sortie en salles où son humanité et sa profonde justesse ont une plus grande chance de toucher les spectateurs qui auront la curiosité de s’y frotter."
(20 avril 2010).

Thomas Sotinel :

- "La mise en scène, qui serre les personnages de près sans jamais tenter de pénétrer leurs motivations, épouse parfaitement le regard d'un enfant. Seules transparaissent les émotions les plus élémentaires : la peur, le besoin d'être embrassé, la faim, la colère.

Le jeune Joaquin Aguila, natif d'El Bolson, donne à Inti une force peu commune. Tout en inquiétude, en intériorité, Joaquin Aguila fait mal rien qu'à le regarder.
Au bout du compte, c'est en faisant monter les émotions brutes que Pablo Agüero parvient à dresser le constat d'échec d'une génération."
(Le Monde, 21 avril 2010).

Eric Vernay :

- "Le contexte historique (la fin de la dictature argentine, début 80's), n'est abordé qu'en creux, aussi flou que ce lieu étrange où atterrissent nos deux héros. Au milieu d'une communauté hippie, le regard de la caméra mouvante d'Agüero épouse celui d'Inti, plus intéressé par les champignons, les fesses nues de ces (plus ou moins) jeunes gens, et les cafards grouillant au sein de la maisonnée, que par les splendides montagnes enneigées qui encadrent la vallée d'El Bolson.

Si Agüero capte si bien l'essence de ce lieu interlope, où cohabitent les rescapés de la dictature de Jorge Videla, les hippies gavés aux champis, les étrangers déjantés (l'Américain drogué joué par John Cale interprète un tango !) et les chiens errants, c'est en partie parce qu'il y a grandi à la fin des années 1970."
(Excessif).


Emilie Deschamps :

- "L'histoire d'Inti et de sa maman Alba, fraîchement débarqués dans la communauté, n'est en effet qu'un prétexte pour décrire l'étrange population de cette vallée.

Hippies sur le retour, adeptes du new-age et autres paumés y pullulent et forment une collection de personnages atypiques, parmi lesquels John Cale, en musicien allumé, qui brille lors de la plus belle scène du film, une chanson improvisée. Mais 'Salamandra' laisse un goût d'inachevé."
(evene.fr, 15 avril).

Dolores Fonzi et Joachim Aquila (DR).

Niko :

- "Pablo Agüero prend le parti de livrer des images qui n’ont rien de « beau », un comble pour un lieu à priori paradisiaque. Armé de sa caméra à l’épaule, il filme au naturel et à l’énergie, construisant des plans séquences efficaces pour un ensemble qui recherche l’immersion totale, à la frontière entre fiction et documentaire.

Salamandra se livre comme un trip sous acide, un récit initiatique vu avec les yeux d’un enfant. Vision forcément déformée de la réalité, parasitée par l’éclat des souvenirs épars, surchargée de personnages bizarres et de visions presque cauchemardesques, le film est parfois maladroit et a parfois tendance à perdre le cap au fil de ses errances, mais l’expérience ne manque pas d’intérêt et laisse de beaux espoirs pour le futur du cinéma argentin, définitivement capable de tenter des choses nouvelles. D’autant plus que les acteurs sont formidables avec l’apparition savoureuse de John Cale (ex du groupe Velvet Underground)."
(filmosphère, 20 mars).

Rita Bukauskaite :

- "Le jeune réalisateur et scénariste Pablo Aguero, choisit de traiter un sujet original en lui attribuant son rythme, sa forme narrative et visuelle. En utilisant fréquemment les ellipses dans la narration, le réalisateur parsème son film d’indices sur la vie des plus démunis face au paysage aride de Patagonie. Une image sale, délavée, "décadrée" donne au film la forme d'un brouillon, comme si la possibilité d’un monde meilleur n’était pas encore effacée."
(il était une fois le cinéma)

Vincent Ostria :

- "Salamandra pourrait aussi bien s’intituler “L’Anguille”, tant il est inclassable.

C’est un objet polymorphe, inquiétant et farcesque, brouillon et sentimental.Un film mal peigné comme ses personnages, parfois à la limite de l’incohérence, à l’instar de son héroïne, Alba (…).
Une œuvre biscornue, aussi humaine qu’animale, calquée sur ses personnages sans épine dorsale oscillant au gré du vent, des rebelles sans cause dont la fureur de vivre n’est pas manifeste. Une vision alternative de la Patagonie dans les années 1980."
(les inrocks, 16 avril).


John Cale dans "Salamandra".



4 commentaires:

MH a dit…

C'est toujours intéressant de voir comment les gens vivent ou essayent de se reconstruire après un régime de terreur... sujet à la mode depuis la chute du mur mais peu le traitent à travers le regard d'un enfant. J'espère que ce film passera en Belgique.

Anonyme a dit…

Renaissance dans les cendres (pas celle du volcan)...

Film argentique pour l'Argentine ?

JEA a dit…

@ MH

le mur de Berlin est tombé, celui de BHV s'élève toujours un peu plus ?

JEA a dit…

@ Anonyme

Renaicendres ?