La rose heure à rosée (Ph. JEA / DR).
L'appareil photo a pris ses clics et ses clacs :
l'automne s'invite aussi en Ardennes...
L'été rouillé se lasse de ses bouffées de chaleur et se ternit l'or de ses aurores sous l'écorce fragile des nuages.
Le soleil ne prend plus la pose que par habitude, négligeant et perdant ses airs triomphants de goliath suffisant.
Rayon de la bibliothèque solaire (Ph. JEA / DR).
La nature change de reliures et referme le piano des concertos pour quatre mains aux gants de lumières.
Chemin de cheminée (Ph. JEA / DR).
Les Ardennes ont laissé leur carte de visite (vieux jeu) pour des rendez-vous improbables. Miche et Didier récitent du Léonard de Vinci. Même ici. Et Chapouillet, à l'arrière de sa classe, rêve encore des plages sans algues vertes (et) tueuses. Laurence passe d'un port à l'autre, libre même quand elle louvoie de mer.
Papillon avant sa libération (Ph. JEA / DR).
Ailes en arc-en-ciel, il se fait tout un cinéma devant l'écran furtif de ses jours. Puis il ouvre ostensiblement Libération. Garde de l'encre au bout des pattes pour imprimer des nouvelles qui vont faire le tour de taille de mon village.
Passage de témoin entre feuilles (Ph/ JEA / DR).
Curieusement, du moins assez, l'érable reste tourné vers l'orient. Il en reçut des brûlures. Maltraité aux rayons ? Alors, pas question de le cacher comme honteusement dans un sous-sol sans passants ni vents dérivants délirants.
Radiographie d'une main qui fut (ou)verte (Ph. JEA / DR).
En a-t-elle de la veine cette feuille qui se sait condamnée ? Mais elle ne croit de fer, croit de bois ni en dieu ni en diable. Elle sait qu'il faut savoir en finir. Alors, autant que ce soit en beauté. Comme Charlie Chaplin sortant d'un film.
Gouttelette en suspens (Ph. JEDA / DR).
Ce n'est pas la mer à boire. Juste une trace d'au-delà nuit.
NB :
Qu'Elisabeth.b soit remerciée pour son choix de l'illustration musicale.
L. Janacek : "Sous un sentier couvert".
28 commentaires:
un coup de coeur pour la rose heure
@ brigetoun
au hasard, sur une fenêtre buvard, avant que le soleil ne soit trop bavard...
c'est la main radiographiée qui a le mien (de coup de coeur)...merci pour la poésie des mots et des sons !
Rosée, près de Florennes?
Pas beaucoup de temps pour lire les blogs ces temps-ci, mais j'aime beaucoup vos couleurs d'automne.
@ claire
Une feuille à lire en écoutant la chronique radio de Paul Hermant sur la RTBF vers 7h20...
@ Tania
Si ce "Rosée"-là figure bien sur les cartes de la région de Florennes, la photo à été prise à une soixantaine de km plus au sud-ouest, de l'autre côté de la frontière, un autre village dont j'anime même le site internet...
Le papillon est votre Hulotte ? Vous savez, le journal le plus lu dans les terriers.
La "bibliothèque solaire", c'est du Borgès !
Très jolies photos et textes automnaux (du même tonneau VDQS, je veux dire !).
grandiose , JEA/JEA !
@ Elisabeth.b
"La Hulotte" ???
Adresse authentique : Boult-aux-Bois, Ardennes.
Décidemment, vous aimez et savez lire dans les marges.
@ D. Hasselmann
Venant de vous qui avez trois yeux créateurs (y compris donc votre appareil photos), un commentaire qui ne flingue pas mes clichés vaut un bon pour un rêve dans un Paris où je ne puis plus déambuler en piéton libéré.
@ Cactus homme lézard
Grandiose ? Répondre je n'ose...
Entre Andras Schill et Andras Schiff : une petite barre (de mesure?)
@ noel
C'est corrigé, vieille branche !
Andreas Scholl vous aura troublé. C'est de la faute à l'Autriche-Hongrie.
Dans une ville où je passais...
Bien au nord du mois de Juillet,
Sur un grand lac, un lac gelé,
Un homme en noir glissait, glissait.
Il avait un drôle d'habit noir
Qui avait dû faire les grands soirs
De l'Autriche et de la Hongrie,
Quand elles étaient réunies.
C'était un échassier bizarre.
Il ne sort pas de ma mémoire.
Sur une jambe et jusqu'au soir,
Il glissait là sur son miroir... ♪♪♪
tango à la plagiat ?
"Dans une ville où je passais...
Bien au nord du mois de Juillet,
Sur un grand lac, un lac gelé,
Un homme en noir glissait, glissait.
Il avait un drôle d'habit noir
Qui avait dû faire les grands soirs
De l'Autriche et de la Hongrie,
Quand elles étaient réunies.
C'était un échassier bizarre.
Il ne sort pas de ma mémoire.
Sur une jambe et jusqu'au soir,
Il glissait là sur son miroir... ♪♪♪ "
j'adore , Lisebeth !
@ Elisabeth.b et Cactus homme lézard
Un soir au festival de Beaune, Andreas Scholl me sembla soudain peu sympathique. Le programme prévu et annoncé fut annulé. Motif : Andreas Scholl expliqua qu'il se refusait à porter des airs profanes dans une église... (Comme s'il y avait là une divine surprise, il ne répondait pas à l'invitation de Beaune pour la première fois).
Alors qu'en vérité, il allait replacer le profane honni par des extraits de son dernier CD venant tout juste de sortir dans le commerce. Ce me sembla un rien mesquin. Mais j'ai mauvais caractère.
@JEA: le mépris du public est détestable. J'ai entendu un très grand musicien, Rostropovitch, jouant dans une église à l'accoustisque imparfaite. Dans une petite ville. Même exigence que sur une scène prestigieuse.
@Cactus : vous m'adorez ? C'est peu !
@ Elisabeth.b
Mais Rostropovitch, c'est la musique dans la cité, le citoyen artiste, le violoncelle qui fissure le mur de Berlin...
Tout est beau mais j'ai un fable (ou un fort en vérité ) pour les gouttelettes, le bleu est magnifique. L'automne est justement beau pour nous faire oublier que l'été s'est enfui.
"L'érable tourné vers l'orient..."
Ces tons et ces sons : un ensemble vraiment fascinant. La parole manque devant toute cette lumière. Silence ! c'est l'automne en Ardennes. J'y retourne...
Merci aussi pour ce beau lien
et mentionnée ici "la hulotte ?" (Chouette ! si j'ose dire)
Encore merci JEA !
@ zoé lucider
Mais pendant ce temps vous avez respiré l'air de l'Ariège avec des brouillards matinaux invraisemblables d'imagination et les parfums secrets des champignons (j'ai vécu un peu et plus haut qu'Aleu, vers le petit sommet servant parfois, rarement heureusement de terrain pour ULM). Il y avait alors au Castet, sous la treille, un adorable couple de vieux avec une épicerie-bistrot émouvante. Le temps doit avoir passé son éponge. Mais pas dans mes souvenirs.
@ frasby
@ frasby
C'est hélas très prosaïque. Un seul érable aux environs, les feuilles versant levant sont les premières à s'abandonner à l'automne. C'est à deux fois deux pas seulement de mon bureau. Attendre que la nuit parte sur la pointe des pieds. Et ainsi que vous le soulignez, un silence qui prend son temps. Pas oppressant ni artificiel.
Non, ce n'est pas très "prosaïque", c'est tout simplement "mosaïque" : à l'image, aux images de votre blog et des informations toujours pertinentes qu'il véhicule.
Et qui nous rappellent ou nous font savoir que l'Histoire n'est pas innocente, quelles que soient les saisons.
@ D. Hasselmann
- "Ecouter ces drôles de voix tremblées de ceux qui racontent l'incompréhension... Qui n'a jamais envisagé de mettre les matériaux de l'écrit au service d'une histoire de grandes limites et de grand bruit, à la densité indiscutable, à la lumière irregardable ?"
Jean Vautrin
"Adieu la vie, adieu l'amour" (R. Laffont)
J'ai un faible pour les pattes encrées :o)
@ Anna de Sandre
L'encrodépendance n'est heureusement pas encore réprimée par les lois...
Ouf !
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