Là, les sangliers sont nettement moins fanfarons.
Encore heureux pour eux que les chasseurs se désespèrent à la pensée sinistre du rouge qui pourrait geler dans leurs gros bidons. De plus et de loin, ces bandes de spadass(ass)ins sont annoncées-dénoncées par des nuages de sueurs et d'haleines en suspens.
Les oiseaux se heurtent douloureusement au ciel pris par les glaces.
Poussées sans doute par la faim, quelques corneilles s'aventurent par ici. Leurs plumes perdant généreusement de l'encre de chine. Mais des buses que rien n'abuse, ont vite fait bien fait de les renvoyer sur l'autre versant de la frontière et à leurs chères lectures classiques.
La neige va, la neige revient.
Elle a pris ses quartiers d'hiver dans les rièzes et les sarts. Poudre sur les perruques des paysages ou vrais cheveux qui trahissent la vieillesse ?
Les horloges sont aphones. Et les rivières ne jouent plus aux osselets avec les galets.
La neige s'épanouit, la neige s'évanouit.
Plus les horizons sont-ils moribonds et plus des brouillards entêtés se complaisent-ils à les rendre flous. Quelques arbres surnagent. Ils ne lisent plus le journal local depuis longtemps, lui qui met l'actualité en bocal.
Quand les vents sont bleutés, les distances partent en fumées. Les silences perdent leurs écorces. Un nuage passe en chaise roulante. En vérité, qui aime les Ardennes, ne se lasse pas de relire leurs faits d'hiver...
Photo : nichoir à l'ancienne (JEA / DR).
1 commentaire:
ah ! qu'ils sont beaux, ces cheveux blancs si éphémères. Beau texte, belles photos ...
et toujours le choix des musiques ... merci :)
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