Synopsis :
- "Le Larzac aujourd’hui, avec ses habitants au caractère bien trempé, ses paysages magnifiques et ses brebis. Tableau subjectif d’un lieu unique, fortement marqué par les luttes des années 70. Une terre reconquise à l’armée où les paysans d’alors et de nouveaux venus continuent à se battre pour une agriculture saine et un monde meilleur. L’exemple d’une utopie devenue réalité."
Thomas Sotinel :
- "Ces brebis résistantes ont été élevées sur le Larzac. Il y a un tiers de siècle, l'armée française tentait d'en exproprier une poignée de paysans (103 familles, exactement) afin d'agrandir un camp d'entraînement. En ce temps-là, on manifestait contre l'ouverture des installations militaires, pas contre leur fermeture. Après que l'Etat français eut concédé sa défaite, par la voix de François Mitterrand, les terres expropriées furent rendues aux exploitants qui les mirent en valeur collectivement.
Qu'est devenu ce kibboutz-kolkhoze occitan ? Comment ont vieilli les anciens combattants ? Que produit-on et comment sur le plateau ?
A toutes ces questions, Les brebis font de la résistance apporte des réponses réconfortantes."
(Le Monde, 31 mars 2009).
Photo symbolique du film. Le Larzac n'est pas un musée ni une réserve naturelle de la contestation (DR).
Margot Deschamps, Vincent Chirol, Ludovic Veru :
- "Il était une fois, dans le centre de la France, au début des années 70, quelques irréductibles fermiers (dont l’un aux gauloises moustaches deviendra célèbre –à vous de deviner-) qui firent front à la décision de l’implantation d’une base militaire sur leurs terres natales, pourtant arides, mais aussi nourricières…
Juste après mai 68, cette résistance à l’installation de l’armée sur des terrains ruraux authentiques confédéra toute une génération, du hippie anti-militariste au notable engagé mais désabusé par l’ère qu’il vivait.
Beaucoup de sujets sont évoqués dans le film, mais le thème principal du documentaire de Catherine Pozzo di Borgo montre ce grand mouvement solidaire, voire révolutionnaire comme peut l’être tout combat.
Aujourd’hui, le Larzac est presque devenu synonyme de militantisme, car ce microcosme de paysans têtus a vaincu les barrières de l’administration. Les enfants de ces familles de fermiers perpétuent le symbole d’un travail et d’une vie associative comme nulle part ailleurs. Leurs parents avaient raison tandis que d’autres les considéraient comme de joyeux « allumés ». Car depuis presque quarante ans (eh oui, déjà..), ces pionniers Larzaciens ont laissé la priorité à l’exploitation artisanale, bio et écolo avant les autres. Et ça fonctionne toujours comme ça !
D’ailleurs, probablement par atavisme, les descendants des « combattants » de la première heure continuent à se battre, cette fois contre les décisions parfois extravagantes prises à Bruxelles… « coûteux, moche, inefficace » comme ils disent. Mais qui veut des subventions doit aussi se contraindre à quelques concessions…
Et puis, les brebis sont toujours là, c’est le principal.« …on n’a rien fait de super…on n’a fait que de croire qu’on pouvait gagner. » Parole de paysan !
Au fait, maintenant, avez-vous deviné quel est ce célèbre moustachu larzacien ?Allez voir le film…et vous saurez ! Quant à ceux qui ont connu cette époque où les brebis sont venues brouter le Champ de Mars sous la Tour Eiffel, ils verront beaucoup de souvenirs remonter à la surface, comme un grand bol d’air de campagne. Et pour les plus jeunes, c’est un petit cours d’histoire de France."
(LaTéléLibre.fr, 31 mars).
Ni bouseux d'opérette, ni vedette : paysan du Larzac (Photo du film / DR).
Mathilde Blottière :
- "A l'heure de la mondialisation dévorante, la documentariste Catherine Pozzo di Borgo cherche sur place ce qu'il reste de la ferveur résistante des années 70. A la rencontre des habitants, vieux briscards et nouveaux venus, elle tente de saisir l'esprit du lieu, en éclairant le présent à la lumière du passé.
Nouveau paradis champêtre des bobos fous de bio, lieu de ralliement de tous les « alter » de France et d'ailleurs, cette « fournaise » à l'activité associative bouillonnante milite aujourd'hui contre l'agriculture productiviste. D'où une savoureuse galerie de portraits, des utopistes inventifs aux têtes de mule à grand coeur, en passant par les ex-citadins ravis de la crèche..."
(Télérama, 4 avril).
Jean-Luc Porquet (1) :
- "Catherine Pozzo di Borgio est allée voir ce qui se passe aujourd’hui sur ces terres arrachées à l’armée. Et le tableau qu’elle brosse au fil des rencontres est passionnant : les éleveurs de brebis et de chèvres ne ressemblent pas à la caricature à gros sabots qu’on fait parfois d’eux, ils sont en prise avec la modernité, mais continuent d’inventer, de s’interroger, de refuses l’agriculture et l’élevage normalisés, de jouer collectif.
Revigorant."
(Le Canard enchaîné, 1 avril).
Bande annonce du film.
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