DANS LA MARGE

et pas seulement par les (dis) grâces de la géographie et de l'histoire...

mercredi 25 juin 2008

P. 3. Brèves de lectures (1)

Au village où j'ignore ma réputation : plus d'école, ni de café-tabac-journaux-dépôt de poste. Ne parlons pas d'épicerie, de boulangerie, de boucher-charcutier, de mercerie, de quincaillerie (ces dernières pourtant si prolifiques autrefois dans le pays), pas de transports en commun non plus etc..., etc...

Malaisé dès lors de recueillir par ici des "Brèves de comptoir" à la mode de Jean-Marie Gourio (dont les tomes se succèdent dans la collection Bouquins chez Robert Laffont). Pour sauvegarder des sentences aussi éclairées :
- "Le Français est capable de donner des Juifs pendant la guerre, mais dire un coin à champignons, ça, jamais !" (T1, p. 828).

Par bonheur et par ici, les vents sont particulièrement décomplexés. Et n'hésitent pas à colporter quelques pages de livres, de journaux, de blogs : échos aux lointaines origines. Ce seront donc des brèves de lectures qui tenteront de remplacer celles de comptoir :

- A Bruxelles, au Palais royal, les toits commençaient à prendre l'eau (ces "draches" belgicaines qui valent bien des crachins obstinément bretons). Deux entreprises réparent pour éviter au Roi de trop se mouiller. Une flamande et une wallonne, il ne faut pas plaisanter avec ces choses-là. Mais voilà l'inspection du travail qui déboule. Les inspecteurs tombent sur des travailleurs "au noir" : soit deux Polonais et un Français...A eux trois, ils font une histoire belge de plus... (Le Soir, 21 juin).

- En pleine promotion de son nouveau CD, Carla Bruni-Sarkozy a même occupé tout un numéro de Libé(ration). L'écrivain Gérard Guégan salue cet exploit : "Quand une ignorante de gauche fait l'âne(sse) pour avoir du son... et de la lumière." (BibliObs, 23 juin).

- En France, le ministre Hortefeux annonce une augmentation de 80% des expulsions de citoyens stigmatisés comme étant sans papiers. Malgré l'augmentation du carburant, les vols charters semblent avoir encore de l'avenir.

(Illustration : Intersyndicale de la fonction publique)

- "La postérité, cette garce...tapine sur le trottoir de l’histoire littéraire."
(C'est du Pierre Assouline sur son blog, il y a de la cruauté à la page du 21 juin).

- C'est l'automne pour les émissions littéraires sur les étranges lucarnes de France. Ces émissions se ramassent à la pelle pour finir dans les poubelles des programmes. "Vol de nuit" ne décolera plus sur TF1. "Le bateau libre" a été coulé sur FR5. Et les "Esprits libres" n'auront plus la parole sur FR2. A quand la suppression du ministère de la Culture, au nom sans doute d'une nouvelle "exception française" ?

- Le marketing oblige des mots à porter l'uniforme des mercenaires. Chargés de matraquer sans état d'âme des consommateurs réduits alors à un préfixe :









= en caractères tendant vers le microscopique : "Origine Argentine".

Autant le savoir : les "Jardins du Midi" ont donc été délocalisés en douce vers... l'Amérique du sud. Imaginez une suite. Soit la tête des Marseillais qui, au petit matin, se lèvent pour aller acheter leur "Midi libre" et se retrouvent avec un quotidien ne leur donnant des nouvelles que d'Argentine...
(Chez Auchan).

- Le Diocèse de Besançon lance "Prêtres Academy". Le but serait de susciter des vocations (et à défaut, des vocalises ?). Si vous avez raté le premier épisode, le bénitier est : ici.
(NouvelObs.com, 24 juin).

- Ecouté à l'aurore, sur les ondes jouant à saute-moutons par-dessus les frontières :
"...je voudrais aujourd'hui vous parler de Mario Rigoni Stern qui est mort avant-hier. Il avait 86 ans.
Jusqu'à avant hier, Mario Rigoni Stern était peut-être le plus grand écrivain européen encore vivant, mais, j'ai vérifié autour de moi, on le connaissait cependant à peine car on dirait bien que dans notre Europe, la libre circulation des biens et des personnes ne s'encombre pas beaucoup des livres et que le reste n'est décidément que littérature."

(Paul Hermant, chronique RTBF Matin première, 19 juin).

La vie, jusqu'à la lie.

1 commentaire:

Amaryllis a dit…

La phrase se Guégan me plaît beaucoup

Quant aux émissions littéraires, le coup était prévu. Voyons, des gens qui réfléchissent, se posent des questions ? Il n'en est plus question.