Synopsis :
- "Paul aura bientôt soixante-quinze ans. Il est vieux garçon, paysan, pêcheur et bedeau. Il vit dans une ferme d’un autre âge avec ses deux soeurs cadettes, célibataires elles aussi.
Cette année, ils raccrochent, "ça va faire un vide dans le paysage…" Ce paysage est celui du cap de la Hague. L’air y est vif, les vents imprévisibles, le granit rugueux, l’horizon immense. Evidemment Paul est né ici. Il y mourra. Il s’y prépare. Non sans s’être acquitté de l’essentiel : transmettre son héritage."
Zéro de conduite :
- "Dans une petite ferme normande sur la presqu'île de La Hague (connue pour ses activités nucléaires), le réalisateur Rémi Mauger filme un paysan à l'orée de son départ en retraite, Paul Bedel, et l'accompagne dans les travaux et les jours.
Comme chez Raymond Depardon il s'agit à la fois d'une tentative de fixer avec objectivité un univers (économie, mode de vie, mentalité) en voie de disparition, et en filigrane, d'un questionnement intime sur le retour aux origines (Rémi Mauger est originaire de La Hague).
Par son attachement à une seule et même figure, le film est toutefois peut-être plus accessible aux élèves, et on le conseillera donc pour tout travail, transversal ou pas, autour de la notion de ruralité : en Géographie, en Education à l'Environnement et au Développement Durable, voire en SES (pour l'exemple d'une structure socio-économique archaïque)."
(10 mai 2006).
Photo du film. Voir le site : cliquer ICI.
Jean-Luc Douain :
- "Rémi Mauger, réalisateur à la télévision, né en Normandie :
"Je connais Paul depuis mon enfance ici dans la Hague, quand tout le monde ou presque était paysan. Lorsque j'avais 20 ans, on me disait de profiter de lui, parce que des comme ça, je n'en verrais plus beaucoup."
Paul Bedel :
"Tu veux faire un film sur moi ? Tu vas te donner bien du mal. Les gens doivent nous trouver folkloriques. Mais moi, je ne suis pas dans le folklore, je suis dans ma vie."
Voilà le projet de Rémi Mauger. Tout est dit. Cet homme du cru, marqué comme tous les gens du coin par l'irruption d'une usine nucléaire dans sa lande natale, témoigne. Devenu cinéaste, il a vu comment l'usine a chamboulé la région. Il a vu son père, agriculteur, répondre comme beaucoup d'autres aux sirènes atomiques, changer de métier, de vie, de rythme. Et il a ressenti le besoin, à travers ce film documentaire, Paul dans sa vie, de signer cet hommage à ce paysan pur et dur, l'un des derniers à se sentir en harmonie avec son activité et son environnement."
(Le Monde, 3 mai 2006).
Bande annonce du film.
Jérôme Garcin :
- "Rémi Mauger poursuit l'incroyable aventure de «Paul dans sa vie», son film consacré à un paysan de la Hague dont le succès a franchi les frontières du Cotentin, et même de la France.
Avec le photographe Philippe Truquin, Rémi Mauger est allé à la rencontre d'autres cultivateurs qui, malgré l'ombre portée de l'usine nucléaire, s'obstinent, entre ciel et mer, à travailler la terre et traire les vaches, parmi lesquels ses propres parents, mais aussi son frère, «exilé» dans le Calvados. Mieux qu'un livre, un apologue."
(Le Nouvel Observateur, 8 janvier 2009).
Présentation des Editions Isoète :
- "Au pays de Paul dans sa vie, voici d’autres regards, de nouvelles histoires.
Le travail photographique de Philippe Truquin a commencé lors d’une rencontre avec Paul Bedel dès 2004 au cours des derniers mois de tournage du documentaire. Rémi Mauger lui a ensuite proposé d’élargir le cercle. Aux intimes. Les parents, le petit frère, les proches, les amis d’hier et les voisins. Ceux de Paul et les siens. Leur point commun : être ou avoir été paysan, là, dans la Hague. L’épopée nucléaire ne les pas balayés. Ils s’accrochent. Certains composent avec la nouvelle spécialité locale, d’autres lui tournent résolument le dos. L’usine, ils vivent avec. Ou à côté. Cette chronique photographique conduit aussi vers ceux qui ont pris quelques distances ( tout en gardant des attaches ).
Paul et les autres, c’est la Hague de la terre et sa diaspora."
Emmanuelle Tirylli :
- "Voici le fruit de ces rencontres singulières, visages multiples nés d’une double approche, d’un double point de vue.
Rémi Mauger, l’enfant du pays, écrit du dedans.
Philippe Truquin, citadin venu d’ailleurs (de Paris !), photographie du dehors et prête l’oreille à ce petit monde pas aussi taiseux qu’il n’en a l’air.
Les regards croisés des deux auteurs, croquis intimes et verbatim, composent les portraits directs de ces personnages dans leur environnement, au plus près d’eux, à hauteur d’homme. La terre vue d’ici, en somme…"
(Région Basse Normandie FR, 27 juin 2008).
Parmi les "autres" : les vaches de Paul. Photo et DR Philippe Truquin. Voir son site en cliquant ICI.
David Fontaine :
- "Privilégiant une approche sensible et même poétique", selon Gilles Perrault, auteur de la préface, ils livrent tous deux un beau livre de photos dans le noir et blanc du reportage sur le vif, mais qui cadre ici les menus gestes quotidiens du terroir, agrémentés de sentences lâchées par ces "cultiv'acteurs". Ainsi ce cliché montrant Paul, de dos, tirant sur la queue d'une de ses chères vaches, elle aussi "de croupe", si l'on ose dire, sur le fond du paysage immense du plateau, avec cette phrase : "On s'en souvient de toutes nos bêtes."
(Le Canard enchaîné, 7 janvier 2009).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire